L’imagerie satellitaire, un outil indispensable pour la Nouvelle-Calédonie

Mosaïque d'images de Nouméa en 1954, 1976, 1985 et de nos jours
A l’origine réservées aux usages militaires, les images satellites sont désormais accessibles aux civils. C’est le cas sur le Caillou où le traitement de ces photos est aussi utile à mesurer l’impact des incendies que le développement de l’habitat précaire. 
Tous les jours, plusieurs satellites survolent et photographient la Nouvelle-Calédonie à plus de 600 kilomètres d’altitude. En dépit de cette distance impressionnante, les clichés réalisés permettent de distinguer avec précision des bateaux de quelques mètres de long ou encore de découvrir des zones d’habitats précaires dissimulés par la végétation. 


Accès à l’inaccessible 


« Si on zoom, par exemple, dans toute cette zone de mangrove, on voit l’impact de l’homme avec la construction des squats dans cette zone au coeur de Nouméa. C’est impossible à voir à l’oeil nu quand on se déplace au bord de l’aérodrome. Finalement, avec le satellite on est capable de les distinguer, de compter le nombre d’habitations et potentiellement derrière, de faire une estimation du nombre de personnes qui vivent dans ces foyers là. » explique Jean Massenet, chef de produit Insight 


De nombreux sites de photos satellites gratuits 


La NASA, l’agence spéciale européenne ou encore l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique sont les principaux fournisseurs d’images satellitaires. Les moins bien résolus, dix mètres sur dix, sont gratuites. Les mieux définies, trente mètres sur trente, sont payantes. Mais toutes s’avèrent utiles pour mesurer l’impact des activités humaines sur les milieux naturels. 


Des données utiles aux institutions 


Selon Marc Despinoy, ingénieur de l'IRD, les images satellites aident dans " la gestion des feux et des surfaces brulées, la surveillance culturale, mais aussi les problématiques de variations de traits de côtes et de toutes les érosions côtières dûes à l’élévation du niveau de la mer. Le changement climatique aujourd’hui on en parle beaucoup. Tout ça fait que l’utilisation des imageries satellitaires est de plus en plus importante et entre de plus en plus dans le processus décisionnel au niveau des décideurs et des institutions." 

Ces informations spatialisées permettront de quantifier les dégâts des incendies, de cartographier l’occupation des sols et même d’établir une carte de la biodiversité. Un outil aussi utile que précieux pour le développement harmonieux de la Nouvelle-Calédonie. 

Le reportage de Olivier Jonemman et Nicolas Fasquel
©nouvellecaledonie