Tour à tour, les surfeurs renversent l'eau contenue dans leur bambou. Elle vient du Japon, de Chine, de Costa Rica, d'Israël, du Canada, des Etats-Unis, d'Australe, ou encore d'Allemagne... Chacun des athlètes sélectionnés pour les JO ont ramené un peu de leur océan pour le déverser dans le chenal de Teahupoo. À Tahiti, c'est ce qu'on appelle Tavai, "la cérémonie de l'eau. C'est la connexion avec la nature, avec les éléments" explique Tunui Salmon, maître de cérémonie.
Tout un symbole, pour les athlètes et leur terre d'accueil. "Cela fait sens ! C'est un beau message" s'émerveille Dom Domic, le coach de la délégation canadienne. Leur eau vient d'une plage de la côte ouest de Vancouver, connue pour son spot de surf. "C'est le premier endroit que tu vois quand tu arrives de la côte est, tu vois les vagues, l'océan. Cela signifie beaucoup pour eux !" confie Dom.
Cette cérémonie culturelle de deux heures a débuté par un orero, comme le veut la tradition. Une déclamation contant la légende de la pointe Fare Mahora, lieu le plus proche du spot de surf, où est d'ores et déjà installé le village des athlètes.
Le son du pū -la conque- annonce la cérémonie du ‘ava (ou kava). Cette racine sacrée de laquelle est extraite la boisson des dieux Polynésiens.
Président de la Polynésie, haut-commissaire, ministre des Sports et représentants des athlètes de huit pays participent à ce rituel ancestral, signe d’unité. "Pour le surf c’est très important. C’est pour donner le mana. Pour que les ancêtres soient là, que tout ce monde invisible y soit" indique Tunui Salmon.
Pour sceller ce lien, une couronne végétale tressée est lancée en offrande à la mer, comme une demande de protection et de bénédiction adressée aux ancêtres.