Ils sont tous les jours sur sur les routes, viennent dans toutes les communes et soignent ceux qui en ont besoin. Les infirmiers, gardiens de notre veille sanitaire, sont loin d'être sereins aujourd'hui. Principale cause : la montée des actes de violence à leur égard depuis le début de la crise.
Ces derniers jours, un infirmier libéral a ainsi été frappé en sortant d'une consultation. Dans la foulée, un autre professionnel de santé, le seul d'une commune de la côte Est, s'est fait voler son véhicule.
"La moitié des infirmières du territoire vont partir d'après nos prévisionnels", prévient François Delboy, le vice-président de l'Alliance des infirmiers calédoniens.
Il évoque des insultes et violences physiques régulières à l'encontre des professionnels, qui subissent selon lui des pressions pour ne pas en faire étalage. "C'est le cas également des infirmières hospitalières, auxquelles leur hiérarchie demande de ne pas trop parler ou pas du tout par peur des représailles. On ne peut pas travailler dans la crainte des représailles", assure François Delboy.
Des échanges avec le gouvernement
Outre les violences, les soignants déplorent des salaires qu'ils ne se versent plus, des trésoreries qui ont fondu et des banques qui n'acceptent plus les découverts. Pris à la gorge, les infirmiers libéraux ont réfléchi et fait une dizaine de propositions envoyées aux institutions. Un projet concret qui pourrait s'inscrire dans le cadre du plan de sauvegarde.
"Nous sommes dans l'attente d'être reçus par le gouvernement, à qui nous avons déjà transmis nos élements. On essaye de communiquer le plus possible en disant que ça va très très mal", conclut le représentant de l'Alliance des infirmiers calédoniens.