"L'autoritarisme croissant de la Chine ne s'arrêtera pas à Taïwan", avertit son président

Le président taïwanais Lai Ching-te, lors d’un exercice de l’armée, le 23 juillet 2024 à Taïwan.
Le président taïwanais Lai Ching-te estime que l'île de Taïwan n'est pas "la seule cible" de Pékin.

Le président taïwanais Lai Ching-te a prévenu mercredi que "l'autoritarisme croissant de la Chine ne s'arrêtera pas à l'île" et a appelé les "pays démocratiques" à s'unir pour contrecarrer cette expansion.

Cette déclaration intervient au lendemain de celle d'un haut responsable du Parti communiste chinois, qui a affirmé que Pékin était confiant dans une "réunification complète" avec Taïwan, un territoire démocratique autonome que la Chine revendique comme lui appartenant.

S'exprimant lors du forum annuel Ketagalan sur "la sécurité indo-pacifique" à Taipei,  Lai Ching-te a déclaré que Taïwan n'est pas "la seule cible" de Pékin. "Nous sommes tous parfaitement conscients que l'autoritarisme croissant de la Chine ne s'arrêtera pas à Taïwan, et que Taïwan n'est pas non plus la seule cible des pressions économiques de la Chine", a-t-il déclaré à des responsables politiques et des universitaires des onze pays participant au forum.

Pression quasi-quotidienne

"La Chine a l'intention de modifier l'ordre international fondé sur des règles. C'est pourquoi les pays démocratiques doivent s'unir et prendre des mesures concrètes. Ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous pourrons freiner l'expansion de l'autoritarisme", a-t-il poursuivi Lai Ching-te.

Investi en mai dernier, il est considéré comme un "dangereux séparatiste" par la Chine en raison de sa ferme politique en faveur de la souveraineté de Taïwan.

Ces dernières années, Pékin a intensifié ses pressions militaires et politiques sur Taïwan et organisé des exercices militaires, encerclant l'île avec des avions de chasse et des navires de guerre, quelques jours après l'investiture de son nouveau président.

Taïwan ne se laissera pas intimider.

Le président taïwanais Lai Ching-te

Prêt à renouer le dialogue mais avec "parité" et "dignité"

L'armée taïwanaise fait état de la présence quasi-quotidienne de navires de guerre chinois dans ses eaux et d'avions de chasse et de drones autour de l'île. Cet "expansionnisme militaire" de la Chine se manifeste également ailleurs, selon Lai Ching-te, qui a évoqué les manœuvres conjointes de Pékin avec la Russie en mer de Chine méridionale, dans le Pacifique occidental et en mer du Japon.

"Taïwan ne se laissera pas intimider. Nous prendrons la responsabilité de maintenir la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan", a-t-il estimé. A plusieurs reprises, le président taïwanais a proposé à Pékin de renouer le dialogue qui avait été rompu après l'arrivée au pouvoir en 2016 de Tsai Ing-wen en 2016. Il les a réitérées mercredi. "Sous condition de parité et de dignité, nous sommes prêts à mener des échanges et à coopérer avec la Chine", a-t-il affirmé.