L’intelligence artificielle sur le banc des accusés

Imaginez un monde dans lequel l’intelligence artificielle aurait pris le pouvoir. C’est le contexte fictif qu’ont inventé des étudiants de BTS du lycée Lapérouse. Ils ont participé à un faux procès ce vendredi après-midi, au tribunal administratif de Nouméa. 
C’est dans les années 2030, au coeur d’un monde singulier, au sein duquel l’intelligence artificielle a pris le pouvoir que se déroule le procès fictif, imaginé par les étudiants en BTS Management commercial opérationnel du lycée Lapérouse. Sur le banc des accusés : Thot. Un logiciel qui collecte des données et note les cabinets comptables. Un outil qui est au fil du temps, devenu un patron tyrannique.


Évolution 

Un procès fictif pas si loin de la réalité pour certains professionnels du territoire, invités à assister à cette séance, à l’image de Dominique Pestre-Roire, présidente de l’ordre des experts comptables de Nouvelle-Calédonie. « On voit déjà les effets de l’intelligence artificielle dans nos cabinets. On sait que cette évolution de la saisie comptable, elle est déjà là. On a déjà la possibilité avec les logiciels de codifier directement, en scannant les factures », explique la professionnelle. 


Éthique

Un projet porté par les élèves de BTS du lycée Lapérouse, qui ouvre le débat sur une problématique encore peu évoquée sur le territoire. Notamment les questions d’éthiques de ces outils, et les enjeux de démocratie qui en découlent. 
 

On est dans le cadre d’une réflexion prospective, puisqu’on est en 2030. C’est le type de questions et de débats, qu’il faut absolument avoir de manière à anticiper les choses. Trop régulièrement, lorsque l’on utilise de nouvelles technologies, on ne pense pas tout à fait aux impacts éthiques qu’il peut y avoir, à différents niveaux - Eric Olivier, coordinateur de l’observatoire du numérique


Menace ou opportunité?

Une réflexion d’autant plus importante pour la jeunesse, tout comme ces étudiants déjà cernés par ces nouvelles technologies. « Ça m’a permis de connaître et d’apprendre plus de choses par rapport aux logiciels et aux données », assure Rachel Bernaleau, étudiante en BTS Management commercial opérationnel.

Le verdict n’a pas été rendu vendredi après-midi car les internautes calédoniens sont invités à donner leur avis, en ligne. Coupable ou non coupable? L’intelligence artificielle est-elle une menace ou une opportunité? Des questions de société posées par des étudiants passionnés. 

Le film de ce procès fictif sera diffusé le 15 décembre prochain, au Rex.

Le reportage de Stephanie Chenais et Louis Perin :