Le déficit migratoire influe sur l'économie calédonienne

En 2023, Aircalin compte s'ouvrir au marché international, avec de nouveaux partenariats.
L'Institut de la statistique et des études économiques a comptabilisé 18 000 départs de Nouvelle-Calédonie, en 8 ans. Chaque année plus nombreux, ils entraînent des conséquences de toutes sortes. Investissements, consommation, cotisations... Notre dossier.

Davantage de départs que d'arrivées, c'est ce que constate l'Isee dans son recensement de la population en 2019. L'Institut de la statistique et des études économiques publie alors que 27 000 personnes ont quitté le territoire, contre 17 000 arrivées, sur la période 2014-2019. Soit un habitant sur dix. Résultat : un solde migratoire négatif qui croît chaque année.

Des milliards de francs perdus

Une première, depuis la période 1976-1983. En 8 ans, ce sont au total 18 000 départs nets qui sont comptabilisés. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie alerte des conséquences lourdes pour l’économie.

La Nouvelle-Calédonie vit un moment grave, il faut en être conscient. 18 000 personnes c’est entre 30 et 40 milliards de consommation et d’investissements des ménages perdus chaque année. C’est entre 15 et 25 milliards de cotisations qui ne rentrent pas dans le système de santé et on sait à quel point, le système de santé en Calédonie vit des moments difficiles

David Guyenne, président de la CCI

C'est sur le marché de l'emploi que cette émigration massive a été remarquée. Dans le domaine de la santé, l'hémorragie a particulièrement été ressentie, mettant notre système de soins dans une situation préoccupante. 

Préoccupant, pour ne pas dire presque catastrophique. Il y a des services qui sont en grande difficulté en particulier au CHT, au CHS aussi, parce qu’on manque de médecin

Bruno Calendreau, président de l'Ordre des médecins

Le marché de l'emploi à la peine

Mais cette pénurie de travailleurs se fait ressentir dans presque tous les secteurs de l'emploi : informatique, maintenance, finances, comptabilité. Notamment dans les catégories socio-professionnelles supérieures, 

Les départ de Nouvelle-Calédonie touchent principalement des gens qui sont installés depuis longtemps. Cela concerne un peu plus les postes avec responsabilités. Plus en tout cas qu’avant.

Alexandre Lafleur, président du groupe Cipac

De quoi déstabiliser toutes ces entreprises qui éprouvent des difficultés à embaucher. Car manifestement, la Nouvelle-Calédonie a beaucoup perdu de son attractivité. La perception du pays dans l'Hexagone semble désormais entachée d'un sentiment d'incertitude. "Les retours qu’on a de Métropole jouent sur une image dégradée de par l’insécurité, et principalement sur une image d’inconnu sur le contexte institutionnel et l’avenir de la Nouvelle-Calédonie de manière générale" indique Alexandre Lafleur.

Une analyse de Bernard Lassauce, Cédric Michaut et Lina Waka-Ceou

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