En Nouvelle-Calédonie, 3 500 emplois sont menacés par la suspension des deux dispositifs de chômage partiel. Annonce faite par le porte-parole du gouvernement sortant. Cela concerne l'allocation Covid-19, ainsi que le chômage partiel classique prévu pour toute entreprise en difficulté passagère.
[MISE À JOUR AVEC PROPOSITION DÉLIBÉRATION AU CONGRES]
Mauvaise nouvelle pour les acteurs de l’événementiel, du tourisme et de l’aérien. L’allocation Covid-19 sera suspendue fin février. Pour mémoire, cette aide exceptionnelle avait été mise en place par le gouvernement en avril 2020. C'était pour soutenir les entreprises durablement pénalisées par la crise sanitaire, en assurant le paiement des salaires à hauteur de 70 % de la rémunération brute.
«Deux mille salariés, cent entreprises»
L'annonce en a été faite ce mardi après-midi par Christopher Gygès. D’après le porte-parole du seizième gouvernement, ce dispositif qui concerne deux mille emplois et une centaine d’entreprises devait être prolongé jusqu’à fin avril. Seulement, voilà...
Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry expliquent :
«Pas une affaire courante»
«Malheureusement, avec la chute du gouvernement, la prise d’une délibération qui prolonge le dispositif de chômage partiel ne pourra pas être prise car ce n’est pas une affaire courante», résume Christopher Gygès. «Le dispositif s’arrêtera à la fin de la semaine.»
L'autre mauvaise nouvelle
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le porte-parole du gouvernement a également confirmé que le chômage partiel était au point mort. Ce dispositif permet de maintenir les emplois dans les entreprises en difficulté conjoncturelle. Exemple : Vale NC et ses sous-traitants. Dans ce cas, après accord de la direction du Travail, la Cafat rembourse les salaires partiels avancés par l’entreprise. Problème : les caisses sont vides. La Cafat ne dispose pas des 600 millions nécessaires pour payer ce chômage partiel en janvier et en février.
«Nous ne pouvons pas négocier»
«Un travail était réalisé avec la Cafat, justement pour trouver des fonds, pour payer la question du chômage partiel sur les activités minières ou les sous-traitants miniers. Ce n’est pas une affaire courante du gouvernement», répète le porte-parole. «Dans l’état actuel des choses, nous ne pouvons pas négocier avec la Cafat pou trouver ces fonds et mettre en place ce dispositif.»
Arrêtés à signer
Difficulté supplémentaire : dans sa configuration actuelle, le gouvernement ne peut pas signer les arrêtés de chômage partiel. Résultat : 1 500 emplois seraient menacés. «Tant qu’il n’y a pas de gouvernement, pas de message en ce sens, beaucoup de chefs d’entreprise peuvent douter d’être remboursés rapidement», prévient Alexandre Lafleur, qui préside la commission protection sociale au Medef. «Vu que ce sont des entreprises touchées par une crise, elles ne peuvent pas se permettre d’attendre trop longtemps.»
Allocation Covid-19, chômage partiel, le sort de milliers de salariés et de dizaines d’entreprises semble suspendu à celui du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Une proposition de délibération déposée au Congrès
A noter que ce mardi, une "proposition de délibération prolongeant les mesures de soutien aux secteurs durablement touchés par les conséquences économiques liées à la crise de la Covid-19" a été déposée sur le bureau du Congrès. Une proposition qui émane du groupe Avenir en confiance.
L'Avenir en confiance qui s'en explique dans un communiqué publié ce 24 février :
Reste à savoir quand le texte sera examiné et s'il sera adopté.
Le Medef réagit
Mimsy Daly, la présidente du Medef, était l'invitée du journal télévisé de Thérèse Waïa ce 23 février :
Les décisions qui ont pu être prises ce mardi sont à retrouver ici: