Le journal est né il y a presque 50 ans, mais il est menacé de disparaître, a alerté la direction du quotidien dans son édition de mercredi.
"Pourquoi votre journal pourrait disparaître ?" : c’est la une des Nouvelles calédoniennes, mercredi 28 avril. Le quotidien local exprime ainsi son inquiétude quant à son avenir. Le groupe Melchior, qui détient le journal et regroupe des actionnaires privés locaux, a été placé lundi 26 avril en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce. NC La 1ère fait le point sur le sujet.
Qu’est-ce qu’une procédure de sauvegarde ?
Il s’agit d’un dispositif qui protège les entreprises en difficulté mais qui ne sont pas encore en cessation de paiement. Cela leur permet de suspendre le paiement des dettes. L’objectif, c’est aussi de leur permettre de se réorganiser pour maintenir l’activité, pour préserver les emplois et étaler le paiement des dettes.
Comment en est-on arrivé là ?
Deux raisons principales expliquent comment Les Nouvelles calédoniennes en sont arrivées à ce stade. Tout d’abord, il y a beaucoup moins de publicité qu’avant, alors que c’est elle qui finançait le journal. Un journal coûte plus cher à fabriquer que son prix de vente, la publicité vient donc bien en complément.
L’autre élément, c’est la concurrence d’internet où tout, ou presque, est gratuit pour le lecteur et où surtout on ne doit pas faire face à une facture colossale d’imprimerie comme c’est le cas pour un journal papier.
Quelles peuvent être les solutions ?
"La Nouvelle-Calédonie a-t-elle réellement besoin d’un quotidien ?", s’interroge la direction dans l’édition de mercredi matin. Une question assortie d’un appel du pied aux élus du pays pour qu’ils mettent en place des mécanismes qui permettent le financement des médias locaux. Reste à imaginer des nouvelles solutions.
Sur place, le personnel des Nouvelles calédoniennes redoute un nouveau plan social. La Société des journalistes (SDJ) se réunira vendredi pour analyser la situation et formuler éventuellement des propositions à la direction pour pérenniser l’activité.
Sonia Backès, la présidente de la province Sud, a réagi sur les réseaux sociaux et estime que "le seul quotidien local doit faire partie du paysage" et indique qu’elle s’engagera, "dans la mesure de [ses] possibilités pour sauver cet outil".
Le reportage d'Erik Dufour et Claude Lindor
Yves Delauw, le directeur du groupe Melchior était l'invité du JT de NCla1ère avec Thérèse Waïa ce 28 avril. Un entretien à retrouver ci-dessous :
A lire ci-dessous, la tribune en Une des Nouvelles calédoniennes :