« On est la sixième roue du charriot, mais il y a aucune fête qui se fait dans le pays si y’a pas des artistes, dans les clubs aussi c’est pareil… » Vent de colère de musiciens de la capitale, postés le gouvernement pour dénoncer leur précarité. Une situation économique devenue de plus en plus inquiétante au fil des ans, et accentuée par les carences d’un système.
C’est très difficile, on est pas loin de la survie
"C’est très difficile, on est pas loin de la survie, on doit démarcher, on se débrouille comme on peut pour aller travailler mais on a peu de soutien", raconte Franck Paulin, musicien et membre du collectif « Artistes Pays ». "On est toujours payés trois semaines ou un mois après. On a l’impression de demander l’aumône, on a aucune connaissance de qui que ce soit. On avance dans le flou, donc là on voudrait un statut, qu’on nous considère, avoir un salaire régulier si possible, sinon au moins des contrats. A ce jour, on n’a même pas de contrat de travail, c’est comme si on n’existait pas dans la société, et c’est dur. "
Les artistes se mobilisent
Des précarités en termes de logement
Si la question du statut des artistes n’est pas nouvelle, elle se pose plus aigüe que jamais à quelques jours du renouvellement de l’équipe gouvernementale. Pour le jeune syndicat, à l’origine de cette mobilisation, il y a urgence à reformer le secteur de la création artistique. "On a demandé à ce que le prochain ministre de la culture se penche sur les dossiers qu’on porte", détaille Jean-Pierre Baou, président du syndicat des artistes. "Le portage salarial, le statut de l’artiste en général, quelle est la côte part des artistes dans le pays ?"
Des artistes qui vivent de différents types de prestations. "Quand on a besoin de nous on nous appelle, mais en termes de retombées, de vie, on n'a rien derrière. On est toujours dans cette précarité en termes de logement, de statut social…"
Autant de doléances transmises au membre du gouvernement, Gilbert Tyuienon, qui s’est engagé à les livrer au futur exécutif dès son installation. Un vent d’espoir pour ces artistes en mal de reconnaissance.
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :