La viande d'agneau et de mouton serait beaucoup moins chère en Nouvelle-Calédonie qu'en Métropole. C'est ce qu'affirment les principaux acteurs de la filière. Une filière ovine en pleine croissance avec une belle qualité de la viande et des prix tout à fait compétitifs.
Daniel Guépy, éleveur d’ovins à La Foa est convaincu de la qualité du mouton calédonien. Pour lui, rien ne s’oppose au développement de la filière.
« On a un carnet de route pour pouvoir s’installer. Aujourd’hui, il faut avoir des volontaires, il y a un marché, je pense qu’au niveau du prix, on est à peu près à l’équivalent de la Nouvelle-Zélande aujourd’hui. On est 20 % moins cher que la Métropole, malgré ce qui a été dit dernièrement sur un rapport ».
Le dossier d'Erik Dufour et David Sigal
Répondre à la demande pour réduire les importations
Moins chers qu’ailleurs l’agneau et le mouton calédoniens, et surtout d’une fraîcheur garantie par des éleveurs qui ont acquis des connaissances précieuses sur les ovins.
« Nous connaissons les problèmes et nous avons les solutions » dit Daniel Guépy, également président de l’Upra ovine et caprine.
Les connaissances sont partagées, notamment au travers du groupement des éleveurs de petits ruminants dont l’une des missions est d’accompagner la filière vers davantage de rentabilité.
« L’objectif, c’est vraiment de développer la filière. On a un groupe d’éleveurs aujourd’hui qui est très dynamique, avec des élevages qui montent en puissance petit à petit » explique la présidente du groupement, Lyska Devillers. « Et l’objectif, c’est vraiment de répondre à la demande dans l’optique de réduire les importations ».
L’agneau 20 % moins cher qu’en Métropole
Car 2% seulement de la consommation locale sont assurés par la production calédonienne. L’Ocef fait ainsi office de grossiste et d’importateur pour les besoins du marché.
« On a cette chance en Calédonie d’avoir un importateur unique qui est l’Ocef aujourd’hui, ce qui permet une certaine marge de négociations. On n’est pas sur des volumes énormes, on est dans l’ordre de 400 tonnes par an, mais ce mécanisme permet de négocier et d’avoir de l’agneau frais et congelé tout au long de l’année » explique Samuel Prévot, directeur de l'interprofession viande de Nouvelle-Calédonie. « Et en termes de prix, des relevés ont été faits récemment et nous permettent d’affirmer qu’en effet, pour des enseignes identiques, on est de l’ordre de 20 % moins cher en Calédonie qu’en Métropole ».
Une viande locale de qualité
Même constat positif chez le président du groupement des bouchers. Il confirme la forte demande de la clientèle et des bouchers pour la viande locale de grande qualité dit-il.
Pour Christophe Nourry, mettre en avant la production du pays, c’est aussi défendre les intérêts de toute une filière : « On a des prix similaires aux prix de l’agneau d’importation avec une qualité au-dessus, donc on a forcément un très bon rapport qualité-prix ».
Le mouton calédonien, déjà compétitif, dispose d’un boulevard pour développer sa filière. Les exploitations deviennent rentables autour des cinq cents têtes. Un potentiel exceptionnel pour cette viande savoureuse et abordable.