Les roussettes calédoniennes en déclin selon une étude

Malik Oedin est un jeune docteur calédonien en biologie. Il tire la sonnette d'alarme car les roussettes sont des mammifères en déclin en Nouvelle-Calédonie. 

Après quatre années de recherches pour sa thèse, Malik Oedin est aujourd’hui docteur en biologie des populations et en écologie. Sa spécialité : les roussettes. Et il alerte sur les dangers qui pèsent sur elles. 

En déclin à cause de la chasse et des chats harets

Parmi les quatre espèces locales recensées, trois sont endémiques à la Nouvelle-Calédonie.  
"Les deux grands résultats de la thèse sont que, premièrement, les prélèvements actuels ne sont pas soutenables pour les populations de roussettes et qu’elles sont en déclin" explique Malik Oedin. "Et le second est que la chasse n’est pas la seule grande menace pour les roussettes, on a aussi un impact des chats harets, les chats domestiques retournés à l’état sauvage". 
Chaque année, 70 000 roussettes sont chassées dans les provinces Nord et Sud uniquement alors que 80 000 sont tuées par les chats harets à l'échelle pays, îles Loyauté comprises.


"Un rôle primordial"

Pour sa thèse, Malik Oedin a notamment travaillé avec l’Institut agronomique néo-calédonien. L’IAC aide les provinces pour améliorer les codes de l’environnement et ainsi protéger ces mammifères.    
"Dans la nature, les roussettes et les chauve-souris ont un rôle primordial" explique Fabrice Breshia, chercheur en faune sauvage à l’IAC. "En particulier les roussettes, qu’on a l’habitude d’appeler un peu les jardiniers de la forêt puisqu’elles participent à la pollinisation de certaines espèces végétales, mais également, elles transportent les plus grosses graines des forêts. Et en fait les roussettes, par ces rôles là, permettent le maintien et le développement des forêts".  

Malik Oedin et Fabrice Breshia


Malik observe régulièrement les roussettes sur le terrain. Il travaille depuis le début de cette année pour la province Nord. Il encadre un programme de gestion concertée pour préserver ces espèces.  
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu