Les mouettes australiennes, porteuses de "super-bactéries" humaines

D'après une étude australienne, 20 % des mouettes argentées du pays sont infectées de bactéries humaines résistantes aux antibiotiques.
Les mouettes argentées australiennes sont porteuses de "super-bactéries" résistantes aux antibiotiques qui pourraient provoquer des infections graves comme des infections urinaires, des méningites ou encore des septicémies chez les êtres humains, a révélé mercredi une équipe de chercheurs australiens.


20% des mouettes infectées de bactéries comme le E Coli 


La publication de cette étude menée par une équipe dirigée par des scientifiques de l'Université Murdoch de Perth intervient au moment où l'Organisation Mondiale de la Santé sonne l'alarme sur les bactéries que les médicaments modernes ne parviennent plus à vaincre. Environ 20% des mouettes argentées australiennes seraient infectées par des bactéries ultra-résistantes comme le E Coli, selon cette étude publiée cette semaine dans le Journal of Antimicrobial Chemotherapy.


Une contamination par nos déchets 


Les chercheurs avancent que les oiseaux ont été infectés en entrant en contact avec des excréments humains, vraisemblablement par le biais des eaux d'égout ou de couches pour bébés abandonnées dans les décharges. L'étude a porté sur 550 échantillons prélevés sur des mouettes argentées dans toute l'Australie et testés pour diverses bactéries. "Ce que nous avons trouvé, et ce que nous ne nous attendions pas à trouver, ce sont ces hauts niveaux de E Coli résistants, c'était très inhabituel", a déclaré à l'AFP Mark O'Dea, de l'Université Murdoch. "Un grand nombre de ces bactéries étaient en fait des clones humains, des bactéries humaines, les mouettes avaient été contaminées d'une manière ou d'une autre par les humains, ce n'était pas directement des bactéries de mouettes".


L'OMS ne cesse d'alerter sur l'antibiorésistance 


L'OMS a averti que le monde allait manquer d'antibiotiques efficaces et l'an dernier, l'agence spécialisée de l'ONU a demandé aux États et aux grands groupes pharmaceutiques de créer une nouvelle génération de médicaments capables de lutter contre ces "super-bactéries". Mark O'Dea a expliqué que le risque de voir les mouettes infecter les humains était "plutôt minime" mais qu'il existait néanmoins. En novembre 2018, l'OMS affimait que "la résistance aux antibiotiques constitue aujourd'hui l'une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale.