Nauru, au cœur de la guerre des câbles sous-marins

Sensible aux réticences américaines, Nauru a contribué à empêcher une entreprise chinoise de poser un câble de communication sous-marin. Washington craignait l'espionnage de Pékin qui s'offusque de ces accusations. 

C'est le dernier épisode du conflit larvé qui oppose les alliés des Etats-Unis à ceux de la Chine dans le Pacifique. Nauru a contribué à faire capoter un appel d'offres de la banque mondiale, pour la pose d'un câble de communication sous-marin destiné à plusieurs îles de la région.

Crainte de l’espionnage de Pékin

Objectif : éviter que le contrat n'aille au Chinois HMN Tech, dont la proposition était moins chère de 20% que celle de ses concurrents, mais dont Washington craint des tentatives d’espionnage, notamment sur ses installations militaires de Guam.
 
Pékin a vivement réagi par la voix de Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères : « Le entreprises chinoises ont toujours présenté un bon bilan en matière de cybersécurité, et les soi-disant activités chinoises d'espionnage sont des accusations totalement infondées. »

Pékin-Nauru, un vieux différend

Pékin a déjà eu des affrontements verbaux avec Nauru, un des derniers pays à reconnaitre Taïwan, l'île revendiquée par la Chine. En particulier lors du Forum des îles du Pacifique de 2018. Le président de Nauru, hôte de l’évènement, avait traité le délégué chinois d’insolent, l’accusant d’utiliser le poids de la Chine pour tenter d’intimider les pays de la région.
  
Nauru négocie maintenant la construction d'un nouveau câble d’environ 1250 km en direction des Salomon. Les communications passeraient ensuite par le système Coral Sea Cable (4700km), qui relie l'Australie à ce dernier pays et à la Papouasie-Nouvelle-Guinée.