À l’embranchement du village de Kouaoua, une série de banderoles annonce de loin la mobilisation. La revendication est claire : “Kanaky ma terre n’est pas à vendre” ou encore “Pacte nickel = pacte avec le diable”.
Dans la baie de Canala, un minéralier de la Nickel Mining Company (NMC) attend son chargement de minerais. En face du quai du roulage de l'opérateur minier, aucune activité n'est perceptible. Depuis lundi, la mine est en arrêt.
Un fort sentiment d'abandon
À l’origine de ce blocage, quelques jeunes de Xârâcùù, mobilisés contre le pacte nickel actuel. Ce plan de sauvetage de la filière suscite de vives inquiétudes et ravive une colère plus profonde liée à un sentiment d'abandon. Ce collectif se fait le porte-voix d'une jeunesse " orpheline d'un rééquilibrage" qui n'a pas tenu ses promesses.
La jeunesse voit que l'on vient prendre ici et on a rien. Il n'y a pas de rééquilibrage. Le vrai sens de l'accord de Bercy, n'est pas réel sur le terrain.
Ken Diapoiri, porte-parole du collectif des jeunes de Xârâcùù
Dans un communiqué, cette mobilisation citoyenne assure qu'il « est essentiel de prendre le temps de réévaluer la situation et de discuter des mesures à mettre en place pour assurer la préservation de notre environnement social et économique ».
Il ne faut plus nous parler d'avenir si vous signez ce pacte là. Les jeunes d'aujourd'hui en sont conscients.
Ken Diapoiri, porte-parole du collectif
Ken Diapoiri assure que la signature du pacte nickel actuel revient à condamner la jeunesse. "C'est comme exécuté nos petits-enfants et arrière-petits-enfants, c'est la même chose. Il n'y a plus d'avenir. Il ne faut plus nous parler d'avenir si vous signez ce pacte-là. Les jeunes d'aujourd'hui en sont conscients."
Soutien au président de la province Nord
Une trentaine de personnes, des jeunes et des anciens constitue un collectif citoyen soutenu par les trois chefferies de l'endroit : Nakéty-Mission, Tenda-Koumendi et Ouassé.
Elles soutiennent le président de la province Nord dans le bras de fer autour du pacte nickel, mais précisent qu'elles agissent de leur propre chef.
Si ce groupe informe et sensibilise la population, c'est en leur nom propre, sans rendre de compte à d’autres mouvements. Ce collectif entend rester sur ses positions tant que la possibilité d’une reprise hors garantie financière ne sera pas levée.
Le reportage de Nathan Paouteta et Ismael Wakaceou