Est-ce à cause de Vale, pourtant parti de Prony en Nouvelle-Calédonie, mais bien présent à Sudbury au Canada ? Toujours est-il qu’un analyste londonien influent, il publie des notes quotidiennes sur l’industrie du nickel, a tout mélangé.
Jeudi soir, alors que le marché des batteries est sous tension, cet analyste a indiqué, par erreur : "aucune nouvelle ne provient de Prony, il est difficile de savoir ce qui se passe sur place". Avant de poursuivre, vendredi : "Les stocks de nickel du LME ont été récemment en baisse, sans aucun doute aidés par la situation actuelle à Prony où aucune nouvelle n'indique de résolution immédiate (à la grève ndlr)". Il y a bien une grève, mais c'est au Canada...
Jim Lennon analyste de Red Door Research et de Macquarie, fin connaisseur de la Nouvelle-Calédonie, a rapidement fourni une explication : "c’est une confusion commise par un analyste, il a confondu Prony et Sudbury, sans doute avec Vale qui est présent au Canada mais ne l'est plus en Nouvelle-Calédonie" et peut-être aussi à cause de la proximité des deux noms.
"La production se poursuit normalement en Nouvelle-Calédonie, selon les informations précises dont nous disposons à Londres" a conclu Jim Lennon. Même opinion pour Olivier Masson, expert du nickel chez Roskill, l'une des plus anciennes agences financières britannique : "nos dernières informations concernent le lancement du projet Lucy et rien d’autre".
Une source proche de la direction de Prony Resources n'a pas souhaité commenté, se contentant de préciser : "le site industriel calédonien tient l’objectif annoncé, il a produit un peu plus de 2200 tonnes en juin, et normalement Prony devrait produire 3000 tonnes par mois en fin d’année".
Cette confusion entre Prony et Sudbury, a entrainé un léger affolement du marché, le cours mondial du nickel a grimpé avant de retrouver un niveau plus modéré. Signe en tout cas de l’importance de la Nouvelle-Calédonie qui se serait bien passée de cette "fake news" involontaire.
A Sudbury, la grève du nickel
Au Canada, le conflit social se poursuit. Les quelque 2500 mineurs du gigantesque complexe d’extraction et de traitement du minerai de Vale ont franchi un cap. Ils sont en grève depuis plus d’un mois, mobilisés contre les nouvelles demandes de concession de la multinationale basée au Brésil. La direction de Vale au Canada, a indiqué que son objectif "est de réduire massivement les coûts de la main-d’œuvre parmi les plus élevés au monde".
Le World Socialist Web Site de Toronto, qui soutient les grévistes, a précisé les exigences de Vale : "l’arrêt de la prise en charge des mutuelles complémentaires médicales après la retraite pour les nouveaux embauchés à Sudbury, l’augmentation de la durée du travail, le recours à la sous-traitance non syndiquée et le plafonnement de la prime nickel."
LME-Nickel après clôture le 04/07/2021 18 320 dollars/tonne +1,17%