Après une première édition des ateliers de la transition alimentaire organisée en décembre 2022, une seconde s’est déroulée début mars 2023. Elle a réuni une centaine de personnes, notamment des membres du gouvernement, des représentants des provinces, d’associations, de clusters comme Pacific food lab, de la Chambre d’agriculture et de la pêche et de supermarchés. Tous réunis autour d’un objectif commun : "augmenter notre souveraineté alimentaire, notre stabilité d’approvisionnement et la qualité de nos produits tout en améliorant la santé des Calédoniens," résume Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement en charge de la transition alimentaire. Ce dernier est chargé de proposer des solutions au Congrès qui permettent de créer une stratégie opérationnelle de la transition alimentaire.
Une nécessité, selon lui, au vu de la situation des agriculteurs. "Ils ont des difficultés avec la Nina, avec beaucoup d’eau et El Nino qui va arriver où il y aura une période de sécheresse", souligne-t-il. Ce qui fragilise l’approvisionnement en produits locaux.
Que nos enfants montrent l'exemple
Une nécessité aussi pour la santé de la population. "Deux Calédoniens sur trois sont en surpoids ou obèses, rappelle Jérémie Katidjo-Monnier. Et ça fait des drames dans des familles. On ne peut pas rester comme ça à ne rien faire. C’est un vrai sujet sur lequel le gouvernement travaille. C’est la première fois qu’il y a un secteur dédié [à la transition alimentaire] dans le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie."
Pour changer la donne, un plan d’action a été mis en place. "On se tourne vers nos enfants pour faire changer nos habitudes, indique-t-il. C’est souvent nos enfants dans les écoles qui montrent ensuite l’exemple dans leur famille. On a ainsi un effet boule de neige bénéfique. L’accent est mis sur les cantines et l’éducation scolaire".
Augmenter la part des produits locaux dans les cantines
Il précise qu'un texte "sera proposé au Congrès pour augmenter progressivement la part des produits locaux de manière obligatoire dans les cantines. Ça permet aux jeunes Calédoniens de se rendre compte que manger local, c’est bon". Avant de rappeler qu'on ne trouve que 18% de produits locaux dans l’assiette des Calédoniens.
Le membre du gouvernement se dit également favorable à un cadre qui réglementerait une part minimum des produits locaux labellisés dans les cantines. "C’est un des grands engagements qui a été pris hier [jeudi] au Centre Tjibaou." Cela pourrait passer par la mise en place, dans une zone, d'une "usine de transformation locale où les producteurs apporteraient leur produits, pour qu’ils soient transformés et stockés sur une longue durée. Ça existe à Lifou. Ça va être dupliqué à Maré." L’idée est donc de privilégier les circuits courts.
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