"Un morceau de Nouvelle-Zélande" à l'autre bout du monde : plus de 100 ans après la fin de la Première Guerre mondiale, un musée commémorant l'engagement des soldats néo-zélandais en France a ouvert mercredi au Quesnoy (Nord), ville qu'ils ont libérée en 1918 lors d'une bataille méconnue.
"C'est un moment intensément important pour parler de liberté (...), de la manière d'éviter la guerre", raconte Celia Caughey, conseillère stratégique du "New Zealand Memorial Museum Trust", l'organisme privé à l'origine du projet, cinq jours après l'attaque du Hamas contre Israël. "C'est l'amitié qui permet d'éviter la guerre."
Ce premier "Musée néo-zélandais de la Libération" sur le Front ouest, inauguré mercredi, rejoint des sites australien, sud-africain ou encore britannique déjà présents en France.
"En tant que fils de soldat, je savais que c'était (...) le lieu où raconter notre histoire", explique Sir Don McKinnon, ex-ministre des Affaires étrangères et président du trust.
Libérée sans victime civile
Son emplacement ne doit rien au hasard : Le Quesnoy, ville fortifiée de 5 000 habitants, a été libéré le 4 novembre 1918 par les seules troupes néo-zélandaises, dans une bataille qui n'a fait aucune victime civile.
Un point qui prouve que "même en guerre, il y a de la place pour l'humanité parmi les combattants", affirme le lieutenant général Jerry Mateparae, présent à l'inauguration.
Quelle est la chose la plus importante au monde ? Les gens, les gens, les gens !
Proverbe maori.
"Quelle est la chose la plus importante au monde ? Les gens, les gens, les gens", dit un proverbe maori que récite Te Rua Mason, 48 ans, de la tribu Te Runanga o Ngati Waewae, venue de Nouvelle-Zélande pour bénir le musée.
La bataille du Quesnoy, encore méconnue, y est largement documentée, entre photos prises après la libération, lectures enregistrées de lettres de soldats et une échelle au centre du musée, symbole de l'ascension vers la liberté.
"Quelque chose que tous les Néo-Zélandais devraient connaître"
Dans une autre pièce, la statue d'environ trois mètres d'un soldat néo-zélandais met en avant les deux faces de la bataille : un profil éclairé souriant doucement d'un côté, un visage empreint de tristesse et plongé dans l'obscurité de l'autre.
Cet épisode de l'histoire du pays "est quelque chose que tous les Néo-Zélandais devraient connaître", s'émeut Mark Pirihi, 55 ans, dont le grand-père est tombé au champ d'honneur lors de la bataille.