Paris convoque l'ambassadrice d'Azerbaïdjan après des "propos inacceptables" tenus à Bakou, au sujet de la Nouvelle-Calédonie

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Les tensions entre la France et l’Azerbaïdjan franchissent un nouveau cap. Le Quai d’Orsay a convoqué l’ambassadrice azerbaïdjanaise à Paris, Leyla Abdullayeva, après des attaques verbales ciblées de Bakou, tenues en marge de la COP29 sur le climat.

Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié d’"inacceptables" les propos du président Ilham Aliev lors de la COP29, actuellement organisée dans la capitale azerbaïdjanaise. Ce dernier a accusé la France de réprimer violemment les récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie.

Une annulation de poids

Face à ces déclarations, Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, a annulé sa participation à la conférence climatique des Nations unies.

Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables.

Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques

La ministre a également dénoncé une instrumentalisation de la COP à des fins politiques par l’Azerbaïdjan, critiquant son approche favorable aux énergies fossiles, qu’elle juge "indigne d’une présidence de la COP".

Une fracture ancienne et des enjeux actuels

Cette crise s’inscrit dans un contexte de relations bilatérales déjà tendues. La France soutient depuis des années l’Arménie, rival historique de l’Azerbaïdjan. Il y a quelques mois, Paris avait aussi pointé du doigt Bakou pour une prétendue ingérence lors des émeutes du 13 mai en Nouvelle-Calédonie, accusations que l’Azerbaïdjan avait fermement rejetées.

Devant un parterre de dirigeants internationaux, notamment issus des États insulaires, Ilham Aliev n’a pas hésité à qualifier la France de "régime oppresseur". Il a évoqué les violences survenues en Nouvelle-Calédonie, accusant Paris de "crimes" passés sous silence par l’Union européenne. Une partie de son audience a applaudi, illustrant une fracture internationale croissante sur ces dossiers.

Une COP sous tension

Pour la première fois depuis plusieurs années, aucun membre du gouvernement français ne participe à la COP. Si une délégation d’experts français est sur place pour défendre les positions climatiques de l’Hexagone, cette absence politique marque une désapprobation claire vis-à-vis de Bakou.

La COP29, présidée par l’Azerbaïdjan, se retrouve sous le feu des critiques. Les priorités affichées, dont la finance climatique, passent au second plan face aux querelles géopolitiques. Les propos pro-énergies fossiles du président Aliev, en contradiction avec les objectifs climatiques mondiaux, ajoutent une couche de controverse.