Pêche : des alternatives aux lignes en nylon et au plomb rares et peu abordables sur le Caillou

Un exemple de plomb sans plomb.
Une association baptisée Arche s’emploie depuis l’an passé à sortir des kilomètres de fils de nylon et les plombs de l’océan, sur les côtes nouméennes. Lorsqu’ils séjournent longtemps dans l’eau, ces produits se dégradent en micro-plastique ou libèrent leur toxicité. L’environnement et la faune s’en trouvent impactés. Pourtant il existe des alternatives pour les pêcheurs, qui restent encore peu accessibles en Calédonie.

Le nylon est encore très utilisé sur le Caillou par les pêcheurs professionnels et une grande majorité de la population, mais les adeptes du moulinet ont tendance à passer à la tresse. Et écologiquement, c’est mieux selon Florian, vendeur chez Equinoxe marine. 

"C'est beaucoup mieux. En un an ou deux, la tresse s'est désagrégée. Pour le nylon, il faut compter une dizaine d'années. Ça attrape plein de poissons entre temps, mais aussi des mammifères, des oiseaux, des tortues. C'est le problème des filets et du nylon principalement."

Du polyester cinq fois plus cher 

Mais ces micro-fils de polyester coûtent en moyenne cinq fois plus cher que le nylon. Même problème chez Fenua pêche avec cet exemplaire unique de plomb sans plomb qui est encore en rayon, 60% plus cher. Un paquet de dix a été commandé il y a cinq ans. Le fabricant australien n’en propose plus sur son site internet. 

Pierre, tungstène, bismuth, acier, étain, verre : il existe bien des solutions moins polluantes. Chez Marine corail, Dorian propose "des petites capsules, qui disposent d'un orifice par lequel on peut les remplir d'eau. Ça permet d'alourdir un appât, un leurre... On remplace le plomb par le plastique mais c'est constitué d'eau. Si la bulle s'ouvre, elle est quand même attachée au fil donc on pourra la récupérer, si le fil ne casse pas. Si elle s'ouvre, ce n'est que de l'eau qui est rejetée. "

Un leurre souple qui se dissout

Il y a même des leurres qui font fureur. "Pour éviter toute sorte de pollution, c'est un leurre souple qui se dissout tout seul. Il est fait d'acides aminés. On a deux styles d'attractivité pour le poisson : l'animation, c'est-à-dire les vibrations que le leurre crée et l'odorat parce que c'est fait d'acides aminés. Les poissons peuvent le manger, l'ingérer, ce n'est pas dangereux pour eux. C'est ce qui fait la popularité de ces leurres."

A Deschamps marine, "le plus ancien magasin de pêche de Nouméa" dixit la vendeuse, on raconte comment des écrous et des vis peuvent servir de lest : des choix motivés par le manque de moyens financiers, plus que dans un souci de préservation de l’environnement.

Le reportage de Julie Straboni :