Le discours a été prononcé pendant une session à huis clos des dirigeants de l'Apec, la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique. Et cité par la télévision chinoise d'Etat CCTV. Samedi 16 novembre, dans la capitale péruvienne, Xi Jinping a évoqué "les défis tels que la géopolitique, l'unilatéralisme et le protectionnisme montant". Et d’ajouter : "Nous devons nous unir et coopérer”, à l’adresse des 21 pays membres du forum (Japon, Corée du Sud, Indonésie, Australie, Russie…)
"Nouvelle période de turbulences et de transformation"
C’était peu avant la clôture du sommet, et quelques heures avant une réunion en tête-à-tête avec le président américain Joe Biden. Son homologue Xi Jinping mettait déjà en garde "contre la montée de l'unilatéralisme et du protectionnisme" dans un discours diffusé la veille par l'agence de presse Chine nouvelle. Le monde, a-t-il averti, est "entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformation".
Un sommet dans un contexte d'incertitudes
Ces propos interviennent dans un contexte d'incertitudes, relevé par plusieurs participants au sommet de l'Apec : la perspective du retour prochain de Donald Trump à la Maison blanche. Sous son précédent mandat, celui-ci s’est engagé dans une confrontation commerciale directe avec la Chine. Et au cours de la campagne électorale de cette année, le président élu républicain a menacé de droits de douane de 60 % sur les produits chinois arrivant aux États-Unis.
Il s'est aussi entouré de conseillers dont la présence laisse entrevoir une présidence offensive face à la Chine. Xi Jinping, dans son discours cité vendredi par Chine nouvelle, a estimé que toute tentative de réduire l'interdépendance économique mondiale serait "un rétropédalage". Il s'est engagé à poursuivre des politiques de libéralisation économique qui "ouvriraient encore plus la porte [de la Chine] au monde".
Ultime bilatérale avec Joe Biden
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu l’entretien avec Joe Biden. "Nos deux pays, a déclaré celui-ci, ne peuvent pas laisser [leur] concurrence dériver en conflit. C'est notre responsabilité et, au cours des quatre dernières années, je pense que nous avons prouvé qu'il était possible d'entretenir cette relation.” La Chine, a dit pour sa part Xi Jinping, “est prête à travailler avec la nouvelle administration américaine pour maintenir la communication, élargir la coopération et gérer les différences, afin de s'efforcer d'assurer une transition en douceur des relations sino-américaines.”