On en sait un peu plus sur les violences survenues en tout début de semaine, entre deux membres d'une même famille, dans la commune de Canala. Dans un communiqué envoyé ce samedi, le procureur de la République Yves Dupas revient plus en détail sur ces faits commis le lundi 26 février, à la tribu de Mérénémé, et pour lesquels une information judiciaire pour tentative d’homicide volontaire a été ouverte.
Ce jour-là, en milieu d’après-midi, les gendarmes découvrent un homme de 23 ans gravement blessé par un tir au niveau du dos. La victime, qui est un habitant de la tribu, est évacuée vers le Médipôle en hélicoptère, tandis que l’auteur présumé est rapidement interpellé par les forces de l'ordre.
Pas de pronostic vital engagé
D’après l’enquête de gendarmerie, la victime se trouvait sur le siège passager d’un véhicule quand son cousin est venu lui demander des comptes. Ce dernier l’accuse notamment d’avoir commis volontairement des dégradations la veille, à son domicile.
L’altercation ne s’arrête pas là. À l’aide d’un fusil de calibre 12, le mis en cause tire “un coup de feu en direction de la vitre conducteur à une distance de 2 à 3 mètres”, indique le parquet. Mais c’est le passager qui se retrouve blessé par ce tir à la chevrotine, en haut du dos. Le procureur précise que la victime s’est "tournée juste avant le coup de feu”. Malgré de multiples impacts au plomb et deux plaies profondes, son pronostic vital n’est pas engagé. L’examen médical signale une incapacité totale de travail de sept jours.
Un contexte de représailles
De son côté, le mis en cause est rapidement placé en garde à vue. C’est lui qui a “d’ailleurs demandé à un proche de le conduire à la gendarmerie”, souligne le ministère public.
Agé de 37 ans, il habite la tribu de Nakety, à Canala. Au cours de son audition, il indique aux gendarmes avoir tiré sur son cousin “dans le but de l’intimider et de le blesser sans avoir voulu le tuer”. Un geste qu’il replace “dans un contexte de colère vis-à-vis de la victime en raison de son comportement perturbateur au sein de la famille”.
Aux enquêteurs, le mis en cause évoque des dégradations commises à son domicile, lesquelles ont été “admises par la victime”, précise le communiqué. Il accuse aussi son cousin d’avoir volé le véhicule d’un collègue de travail. Plusieurs témoins entendus lors de l’enquête “confirm(ent) le comportement agressif et insultant de la victime notamment lorsqu’il s’alcoolise”.
Un mis en cause sans antécédents de violence
Après avoir été entendu par le juge d’instruction, l’auteur présumé de ce tir est finalement mis en examen pour tentative d’homicide volontaire et placé sous contrôle judiciaire. Il lui est également interdit de se rendre à Canala et d’avoir une arme, comme l’avait demandé le parquet.
Sur le fait qu’il reste en liberté (mais sous contrôle judiciaire) dans l’attente de son procès, la justice dit avoir tenu compte de plusieurs éléments : tout d’abord la personnalité de l’auteur présumé, “une personne insérée et exerçant une activité professionnelle, sans antécédents pour violences”, mais aussi le “contexte du passage à l’acte”.