"Sauvez votre vie, faites-vous dépister pour les maladies rénales !" C'est l'un des messages lancé ce jeudi 11 mai à Koné, à la salle "au Pitiri" pour la journée mondiale du rein où le dépistage est gratuit. L’occasion de rappeler qu'il est important de détecter cette maladie silencieuse qui touche beaucoup de personnes en Nouvelle-Calédonie.
Chaque année, 100 personnes atteintes d'insuffisance rénale débutent une dialyse dont 20 % en urgence ! La dialyse est l'un des traitements de soutien qui peut se faire à la maison ou dans un centre de dialyse trois fois par semaine. "On a plus de 800 patients hémodialysés, soit deux fois plus qu’en métropole", commente le Dr Raphaël Cohen, néphrologue et président du Resir, le réseau de l’insuffisance rénale en Nouvelle-Calédonie. En effet, sur le territoire, 2,5 Calédoniens sur 1000 ont un traitement par dialyse ou greffe rénale. "C’est un enjeu de santé publique majeur. En Nouvelle-Calédonie, un patient sur 10 le fait à domicile. C’est ce qui permet d’avoir une vie plus proche de la réalité, de ne pas être seul face à la maladie", ajoute le médecin.
L'importance de se faire dépister
"La maladie rénale est silencieuse, les signes apparaissent si on les recherche. Quand ils sont là, c'est déjà trop tard, ça veut dire que la destruction du rein est importante", indique le Dr Jean-Michel Tivollier, néphrologue interrogé lors du journal de 19h30 de NC la 1ère. Les premiers facteurs de l'insuffisance rénale sont : le diabète, l'hypertension, l'obésité, la maladie infectieuse, les maladies génétiques ... Une alimentation que n'est pas équilibrée peut aussi impacter le risque de diabètes et donc d'insuffisance rénale.
Pour savoir si on est atteint de cette maladie, la prise de sang et la recherche d'albumines dans les urines restent les principaux examens. Deux signes prouvent que la maladie est avancée selon le néphrologue Raphaël Cohen : " le dégoût des aliments riches en protéines et une fatigue extrême liée à l’anémie."
Il est possible de ralentir la progression de la maladie rénale chronique, en prenant soin de son hygiène de vie et en surveillant son poids mais la seule alternative après la dialyse reste la transplantation rénale.
La seule alternative : la greffe du rein
La greffe de rein en Nouvelle-Calédonie est possible depuis 2019. A ce jour, 176 personnes en ont bénéficié. " On manque de donneurs sur le territoire calédonien. Beaucoup ignorent que chacun de nous peut donner un rein", continue Raphaël Cohen.
Natacha a bénéficié d'une greffe du rein il y a cinq ans et a repris une vie quasiment normale. Cette mère de quatre enfants a découvert son insuffisance rénale en 2014 lors de sa dernière grossesse. Elle a été soignée sous dialyse péritonéale à domicile. Son mari, lui a donné son rein. " J'ai retrouvé la vie", lâche Natacha. "Quand tu es malade, tu ne peux rien faire, tu es tout le temps fatiguée !"
Un reportage sur la "seconde de vie de Natacha" de Brice Bachon et Nathan Poaouteta