Quand la pratique du rugby ouvre des horizons

Ces jeunes filles découvrent la fabrication de la monnaie kanak à Ouaté.
Dix élèves de la section sportive scolaire de rugby du lycée d’Etat de Wallis-et-Futuna participent à un échange avec le lycée Michel-Rocard de Pouembout. Au programme de ce jumelage, une semaine autour de la pratique du ballon oval et la découverte du Caillou.

Hubert Naouna, confectionneur de monnaie kanak à la tribu de Ouaté, présente son savoir-faire à des lycéennes venues de Wallis-et-Futuna. Il s'efforce de les sensibiliser à l'importance de cet objet culturel. "C'est vraiment très beau comme tradition, ça fascine et c'est surprenant parce que c'est quelque chose qu'on n'a pas l'habitude de voir à Wallis. Ça m'intéresse beaucoup", assure Claire Simutoga, élève de 1ère au lycée d’État de Wallis-et-Futuna. 

Découvrir d'autres traditions

Dans cette tribu de Ouaté, les femmes n'ont pas le droit de toucher à certains éléments de la monnaie. De quoi étonner ces jeunes femmes. "C'est intéressant de découvrir d'autres façons de vivre les traditions", estime Manatuma’a Keletaona, élève de seconde. 

Hubert Naouna confectionne la monnaie depuis sept ans. Il la vend pour des cérémonies, mais le savoir-faire se perd. "Il y a beaucoup de malfaçons. Si des gens viennent chez nous pour des cérémonies de coutume, il faut qu'ils partent avec des monnaies bien faites, avec des os de roussettes et pas du plastique."                                                       

La fabrication de la monnaie kanak suit des étapes très précises.

L'émancipation de la femme

Cette journée s’inscrit dans le cadre d’un jumelage entre deux sections sportives scolaires de rugby. Celle du lycée d’État de Wallis-et-Futuna et celle du lycée Michel-Rocard de Pouembout. Objectif du projet : créer du lien et profiter du sport pour travailler sur l’émancipation. "On a ciblé essentiellement une section sportive féminine pour les amener à s'inscrire dans un projet et se mettre davantage en évidence, en lien avec l'émancipation de la femme. C'est un axe très important", insiste François Buzenac, enseignant d’éducation physique et sportive, responsable de la section sportive scolaire rugby au lycée d’État de Wallis-et-Futuna. 
 
Au programme, une semaine d’échanges culturels et de découverte des plus beaux paysages de Nouvelle-Calédonie. Le tout rythmé par quatre heures d’activité sportive par jour.

Ce projet est soutenu par le vice-rectorat de Wallis-et-Futuna, l’Agence national des sports, le lycée d’État de Wallis-et-Futuna et le comité territorial de rugby de Wallis-et-Futuna.

Le reportage de Camille Mosnier et Nathan Poaouteta :

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