À Touho, l'érosion touche particulièrement le Sud et le Nord de la commune. Un véritable défi pour les habitants et les associations environnementales.
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"La fosse septique n'était pas encore à découvert, la terre submergeait la fosse avant le cyclone Uesi" lâche Jethro Delly, un habitant de la tribu de Tiouandé. Deux mètres de terrain en moins : le bilan post cyclone Uesi est lourd pour cette famille de Tiouandé, au Nord de Touho.
Depuis les années 1980, date de leur installation sur une parcelle en bord de mer, la famille de Jethro assiste, impuissante, à la montée des eaux. "Le fait que des arbres soit touchés et couchés, ça nous inquiète ; derrière tout est fragile" constate l'homme, en observant les dégâts sur la plage.
Leur maison est condamnée, les six habitants du logement en bord de mer seront bientôt relogés à l'intérieur des terres. Plusieurs familles de Pouiou, au Sud de la commune, ont déjà subi le même sort. Des déplacements en cours et à venir qui inquiètent l'association Hô-Üt.
"D'ici quinze ans, c'est un travail qu'il faut prévoir pour que toute la population soit éloignée de cette zone car toute la zone à risque, ça comprend toute la région Est du littoral de la commune de Touho. Ce n'est pas simplement construire, c'est aussi tous les réseaux qui vont avec. L'électricité, routier... tout ce qui va avec et même avec l'assainissement, déplacer une population comme ça, il y a beaucoup de risques" raconte Maurice Wimian, le président de l'assocation Hô-Üt.
L'association a été créée en 2013, pour assurer la préservation des lagons et récifs de Touho, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au fil des ans, ses missions ont évolué. Elle passe désormais beaucoup de temps à lutter contre les espèces envahissantes et bien sûr l'érosion.
"Nous on est déjà très exposés, par rapport à la géographie de Touho. Quand on regarde l'alignement de la côte Est, on sort un peu de cet alignement donc on est plus exposés que les autres".
Parmi les moyens de lutte contre l'érosion, la province Nord a mis en place une structure en gaïac en partenariat avec l'association. "Les essais qui ont été faits il y a un peu plus de deux ans, ça a permis de stabiliser les choses. Il y a des choses à faire mais il faut bien se mettre dans la tête qu'on ne pourra pas arrêter. L'objectif, c'est de ralentir pour se donner le temps de rentrer à l'intérieur des terres, de se préparer à cette mer qui rentre de plus en plus dans les terres" explique Glenn Newland, secrétaire de l'association.
Autre rempart naturel contre l'érosion : la mangrove. L'association surveille et réhabilite plusieurs sites sur la commune. Début février, elle a planté 200 propagules. D'autres projets, notamment de reboisement avec les scolaires sont en cours. L'association Hô-Üt souhaiterait davantage de soutien de la mairie.
"En 2019, on a pu toucher notre première subvention communale. La mairie a joué le jeu et nous a donné un peu de fonds. On a un projet de créer une maison de l'environnement à Touho et on aimerait bien qu'ils puissent s'impliquer davantage dans nos actions, même au niveau du matériel et voir s'ils peuvent nous accompagner dans l'avenir. On travaille pour l'avenir et les générations futures " explique Amaury Durbano, animateur de l'association.
Dans les années à venir, la moitié des habitants de Touho aura les pieds dans l'eau.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.
Le défi de la montée des eaux
Depuis les années 1980, date de leur installation sur une parcelle en bord de mer, la famille de Jethro assiste, impuissante, à la montée des eaux. "Le fait que des arbres soit touchés et couchés, ça nous inquiète ; derrière tout est fragile" constate l'homme, en observant les dégâts sur la plage.
Leur maison est condamnée, les six habitants du logement en bord de mer seront bientôt relogés à l'intérieur des terres. Plusieurs familles de Pouiou, au Sud de la commune, ont déjà subi le même sort. Des déplacements en cours et à venir qui inquiètent l'association Hô-Üt.
"D'ici quinze ans, c'est un travail qu'il faut prévoir pour que toute la population soit éloignée de cette zone car toute la zone à risque, ça comprend toute la région Est du littoral de la commune de Touho. Ce n'est pas simplement construire, c'est aussi tous les réseaux qui vont avec. L'électricité, routier... tout ce qui va avec et même avec l'assainissement, déplacer une population comme ça, il y a beaucoup de risques" raconte Maurice Wimian, le président de l'assocation Hô-Üt.
Préserver le littoral
L'association a été créée en 2013, pour assurer la préservation des lagons et récifs de Touho, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Au fil des ans, ses missions ont évolué. Elle passe désormais beaucoup de temps à lutter contre les espèces envahissantes et bien sûr l'érosion.
"Nous on est déjà très exposés, par rapport à la géographie de Touho. Quand on regarde l'alignement de la côte Est, on sort un peu de cet alignement donc on est plus exposés que les autres".
Parmi les moyens de lutte contre l'érosion, la province Nord a mis en place une structure en gaïac en partenariat avec l'association. "Les essais qui ont été faits il y a un peu plus de deux ans, ça a permis de stabiliser les choses. Il y a des choses à faire mais il faut bien se mettre dans la tête qu'on ne pourra pas arrêter. L'objectif, c'est de ralentir pour se donner le temps de rentrer à l'intérieur des terres, de se préparer à cette mer qui rentre de plus en plus dans les terres" explique Glenn Newland, secrétaire de l'association.
L'ambition de nouveaux projets
Autre rempart naturel contre l'érosion : la mangrove. L'association surveille et réhabilite plusieurs sites sur la commune. Début février, elle a planté 200 propagules. D'autres projets, notamment de reboisement avec les scolaires sont en cours. L'association Hô-Üt souhaiterait davantage de soutien de la mairie.
"En 2019, on a pu toucher notre première subvention communale. La mairie a joué le jeu et nous a donné un peu de fonds. On a un projet de créer une maison de l'environnement à Touho et on aimerait bien qu'ils puissent s'impliquer davantage dans nos actions, même au niveau du matériel et voir s'ils peuvent nous accompagner dans l'avenir. On travaille pour l'avenir et les générations futures " explique Amaury Durbano, animateur de l'association.
Dans les années à venir, la moitié des habitants de Touho aura les pieds dans l'eau.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry.