Comme chaque année, la tribu de Yambé, à Pouébo, célèbre, ce samedi 3 février, les prémices de l'igname avec les enfants, pour leur permettre d'en manger avant de retourner sur les bancs de l'école.
Les enfants honorés
"C'est aussi pour bénir les enfants quand ils partent de la tribu, explique Luc Camoui, habitant de Yambé. Il y a un panier de l'igname, d'où les vieux sortent la parole pour la donner aux enfants, pendant qu'on mange la nouvelle igname. C'est pour les encourager avant de retourner à l'école. Pour faire en sorte que la force de la tribu les accompagne dans les lieux d'éducation."
À Yambé, ce sont les enfants qui sont honorés. Une table est préparée à leur attention à l'heure du repas par les anciens. "Ce sont eux qui seront à l'honneur, confirme Luc Camoui. Avant de servir l'igname, nous, les vieux, on leur donne les paroles pour les encourager."
Tradition et interdits
À Yambé, les prémices de l'igname riment avec traditions et interdits. "On la fait bouillir avec la peau, explique Luc Camoui. Et on n'a pas le droit de brûler la peau de l'igname, ni l'igname elle-même. On considère que l'igname est en pleine maturation. Ça veut dire que si on la brûle ou on enlève sa peau, c'est comme si on avorte un peu sa maturité. C'est seulement au mois d'avril, qu'on brûle l'igname, qu'on considère qu'elle est mature."
La célébration des prémices de l'igname se déroule à la maison commune de la tribu toute la journée.