C’est le slogan de Boulouparis : «Une ville à la campagne». La commune a vu sa démographie augmenter de 10% entre 2013 et 2019. Mais les problèmes de captage d’eau en période de sécheresse ou encore le manque d’infrastructures primaires ralentissent son développement.
•
Trouver de l’eau malgré la sécheresse
« Toutes ces montagnes là, vous voyez, elles sont arides. Ça fait des mois et des mois que y’a pas d’eau. On attend, là ça veut pousser, seulement le très peu d’eau qu’il y a, ça ne va pas plus loin. »Comme tant d’autres éleveurs à Boulouparis, Yvon Creugnet est confronté depuis plusieurs mois à la sécheresse et à ses conséquences sur la survie de son cheptel. Deux cents têtes de bétail déshydratées à soigner au quotidien. Si le récent cyclone Uesi a offert quelques précipitations, cet épisode de forte chaleur menace toujours son activité.
« Quand il fait sec, c’est lamentable partout. Là, ça va faire deux ans. Mais surtout l’année 2019, nous n'avons eu que 180 ml au lieu de 800 ou 1000 » explique Yvon Creugnet. « Surtout Bouraké, c’est un secteur vraiment reconnu sec, mais jusqu’à présent, on se débrouillait toujours. Mais depuis quelques années, plus ça va, plus c’est dur. Une chose qui est capitale, heureusement : pour abreuver, nous avons l’eau de la commune, on ouvre le robinet et y’a l’eau ».
Un luxe, d’autant que l’eau destinée au bétail passe par le compteur individuel. Mais pour Yvon Creugnet, il est surtout urgent de repenser les captages d’eau. « Il y a des choses à regarder mais ça va être un coût terrible. Il y a l’eau de la Ouenghi, surtout Tontouta qui pourrait par la suite nous amener quelque chose. Parce que dans le secteur, plus ça va, plus y’a des gens qui sont captés sur la rivière. Et la rivière devient trop petite. »
Plus de médecins face à la hausse de la population
Il faut dire que Boulouparis a vu sa population grimper de quasiment 1000 habitants en dix ans. Notamment avec la construction de deux pôles résidentiels, à Port Ouenghi et Bouraké. Des lotissements très prisés des retraités en quête de calme. « Là, j’ai tout autour de moi, voyez par vous-même, la tranquillité, le bien-être quoi » commente Jean-Claude Corto, membre de l’association du lotissement privé de Bouraké.La tranquillité et le bien-être, dans une commune en mal de médecins généralistes et de pharmacie ouverte les weekends. « La santé, c’est un petit peu problématique, reconnaît-il. C’est vrai que si on pouvait avoir quelque chose qui soit digne de ce nom, ce serait pas mal. Par exemple un ou deux médecins.»
Soutenir l’artisanat
Dans la tribu de Ouitchambo, au milieu de la Chaîne, Angèle Amiot travaille le pandanus. Cette mère de dix enfants voudrait que les prochains élus soutiennent plus concrètement l’artisanat féminin. « Nous arrivons à faire les demandes, surtout le sénat coutumier qui nous commande trente nattes toutes les deux, trois fois par mois», explique la présidente de l’association des femmes des tribus de Nassirah et Ouitchambo. Elle appelle de ses vœux «un local au village pour rencontrer toutes les associations des femmes, pour que nous puissions échanger entre nous nos savoir-faire».Davantage d’infrastructures, une meilleure disponibilité médicale, une plus grande distribution d’eau, seront quelques-uns des enjeux de ces élections municipales à Boulouparis.
Le reportage de Lorelei Aubry, Claude Lindor et Cédric Michaut :