"Je suis rentré un peu tardivement au séminaire à l'école des prêtres à Fidji, et il a fallu faire sept ans d'études. Et c'est l'année de mon ordination diaconale." Originaire de Koumac, Khen Boarat a grandi au sein d’une famille protestante pratiquante. Il est l’aîné d’une fratrie de deux garçons et une fille.
Khen reste marqué par la foi profonde de sa grand-mère paternelle, pour qui le souci d’aider les autres primait. C’est sa maman qui lui a donné goût à la foi chrétienne. "Dans ma jeunesse, il y avait un certain manque. Les jeunes vivaient assez mal le fait de devoir trouver une place ou une identité dans cette société en pleine évolution. Pour ma part, je me demandais toujours ce que je pourrais apporter. Je n'ai pas trouvé ma foi en allant à Fidji, et la formation n'a été qu'une suite logique de cette foi et de cet engagement pour le Christ."
"Tout ce qui est foncier et devoirs coutumiers, on le laisse derrière nous"
L’engagement dans l’église demande une certaine rupture avec la culture pour pouvoir s’engager pleinement et entièrement à l’église et à tout un peuple, nous explique Khen Boarat. "On ne se sépare pas volontairement : on fait un choix de suivre le Christ, qui demande certaines conditions. Ne plus nous attacher à ce qui pourrait nous empêcher d'accomplir notre mission. Tout ce qui est foncier et devoirs coutumiers, tout cela on le laisse derrière nous. Côté protestant, l'identité culturelle fait partie de cette religion qui doit s'impliquer dans la culture. Pour ne pas prendre partie, on fait en sorte de ne plus avoir d'attachement, pour éviter que notre jugement soit affecté par nos attaches."
Les clans Boarat de Koumac et de Hienghène vont se retrouver le samedi 20 mai pour une coutume de remerciement des tontons maternels, pour libérer Khen Boarat des devoirs coutumiers.
Le portrait de Khen Boarat par William Lecren :