Portrait. Découvrez le destin peu commun de Guillaume Vama, entre développement personnel et agroforesterie à l’Ile des Pins

A l’Île des Pins, Guillaume Vama reçoit de nombreux woofeurs et scientifiques afin de créer des rencontres autour de l’agroforesterie.
Guillaume Vama, 29 ans, s’est construit grâce au travail de la terre après avoir arrêté sa scolarité au collège. Aujourd’hui, il développe un réseau de collaborations internationales, depuis l’Ile des Pins, autour de l’agroforesterie et du développement personnel. Découvrez son portrait dans Destins peu communs.

"Ce qui m'a donné le courage de quitter l'école c'est lorsque j'ai découvert et compris la signification de l'allégorie de la Caverne de Platon". Guillaume Vama a alors 16 ans et étudie depuis quatre ans à Nouméa. "C'était bien pour l'expérience mais j'avais besoin de revenir à la terre, à la pêche, à la tribu quoi." Le jeune homme rentre alors chez ses parents à l'Ile des Pins, à la tribu de Ouaméo. Jusqu'à sa majorité il poursuit son apprentissage des savoirs traditionnels de son île, accompagné par sa famille, et notamment par ses tontons paternels. "Je voulais assumer plus de responsabilité, apprendre à construire des cases par exemple." Dans le même temps, Guillaume Vama s'intéresse aux sciences cognitives et lit beaucoup. Peu à peu, il comprend qu'une rentrée d'argent pourrait aider au développement des activités agricoles qu'il souhaite développer et part se former à la Chambre d'agriculture. Il passe un CAP horticulture par alternance et reste travailler dans le Grand Nouméa. "Là encore, j'ai vite compris que la vie salariale n'était pas pour moi et je suis de nouveau rentré pour mettre en place un palabre à l'Ile des Pins afin de démarrer une exploitation agricole."

Ferme-usine en Hongrie

Le palabre durera huit mois. "Je n’ai pas mal pris cette lenteur, le lien entre l’administration et la logique coutumière n’est pas toujours simple, c’est long." Guillaume Vama profite de ce temps d’attente pour partir un mois en stage en Hongrie, grâce au Service volontaire européen. Un voyage qui le marque beaucoup et l’encourage dans son projet personnel. "Nous avons visité une immense usine de production laitière et céréalière, les vaches ressemblaient à des zombies, tout était géré par ordinateur, la terre n'avait plus la couleur de la terre, j’ai été très choqué." Il rencontre alors un permaculteur hongrois lors d’un échange organisé dans une université. "Au milieu de ces grosses productions, il continuait à croire au vivant, à la simplicité, cela m’a motivé pour faire les choses comme lui en rentrant."

 

Objectif : développement personnel

 

Les première tentatives agricoles ne sont pas simples. Les feux détruisent les première lignes plantées. Pourtant, Guillaume Vama expérimente peu à peu l’agroforesterie, analyse le sol, cherche comment harmoniser le vivant dans son champ. La première visite est celle de son chef de clan. Une fierté. "C’est important pour moi que ce projet s’inscrive au sein de la famille et du clan, pour que le lien soit maintenu et pour encourager d’autres personnes à se lancer sur terres coutumières." Aujourd’hui, le champ de Guillaume Vama sert moins à commercialiser ses produits cultivés qu’à créer une dynamique autour de l’agroforesterie. Scientifiques, woofeurs, figures internationales de la non-violence ou du développement personnel : Guillaume Vama ouvre grand ses portes. Avec, toujours, l'objectif d'encourager les rencontres et les échanges au cœur de l'île des Pins. "J’ai suivi une formation de coaching et je suis aujourd’hui entrepreneur, coach et consultant. Je suis également président de différentes associations, comme Agir NC par exemple et créateur de la société Tradtech. Je suis aussi élu à la Chambre d’agriculture, pour participer au développement du pays. Toute mon énergie, j’essaye de la transformer en projets qui mettent l’humain et la culture au centre, ce sont ces valeurs qui me motivent et auxquelles je crois plus que tout. "

 

Découvrez cet épisode ainsi que tous les autres de Destins peu Communs, l'émission qui part à la rencontre de nos identités (diffusion en radio les mardis à 12h17 et rediffusé le dimanche à 12h20).