Au Mont-Dore, «la majeure partie de l'incendie est fixée», annonce la sécurité civile

Un hélicoptère bombardier d'eau sur le feu du Mont-Dore, 3 décembre 2019.
Au terme du cinquième jour de lutte contre l'incendie qui dévaste le Mont-Dore, la sécurité civile estime que la majeure partie du feu est désormais fixée. Les opérations reprendront jeudi. Le bilan provisoire de la surface brûlée est de 2 500 hectares. La Croix-Rouge a installé un centre d'accueil.
[MISE A JOUR DU SOIR]

Les nouvelles semblent plutôt bonnes, du côté du grand incendie mondorien. Dans son dernier point de situation, ce mercredi à 16 heures, la sécurité civile annonce que «la majeure partie de l'incendie est fixée». Selon la DSCGR, «des points de fumée subsistent à l'intérieur du périmètre brûlé, localisées sur le secteur de Saint-Louis et sur le quartier de La Coulée». Au niveau de la forêt Demazures, vers Lembi-Mouirange, «l'incendie ne progresse plus mais dégage encore beaucoup de fumée»
Le point de Sheïma Riahi, sur des images de Gaël Detcheverry :
©nouvellecaledonie
 

Les prévisions de jeudi

Pour le sixième jour de lutte contre ce feu, demain jeudi, le dispositif sera ajusté en fonction des reconnaissances aériennes du matin. Il pourrait être celui-ci :
- les hélicoptères bombardiers d'eau utilisés pour parfaire l'extinction des points chauds encore fumants dans les zones inaccessibles ;
- une équipe au sol pour traiter le secteur de la forêt Demazures, appuyée par un détachement d'intervention héliportée pour garantir l'approvisionnement en eau au plus près ;
- et des «moyens roulants d'extinction» le long de la Coulée pour prévenir toute reprise. 
 
Un petit café avant de monter sur site, le matin du 4 décembre à La Coulée.
 

Cinq bénévoles de la Croix-Rouge

Comme aujourd'hui, les personnels déployés pourront avoir café et en-cas avant de monter au front. Le quartier général des opérations, près du terrain de rugby de La Coulée, s'est en effet étoffé d'un «centre d'accueil des impliqués» installé par la Croix-Rouge. Une zone de remise en condition animée par cinq bénévoles, dans laquelle on trouve des boissons et de quoi se sustenter, mais aussi le nécessaire de premiers soins et des nattes pour se reposer autrement qu'en s'allongeant sur l'herbe sèche. Un coin de repos auquel contribuent aussi les dons de généreux Mondoriens. La sécurité civile tient d'ailleurs à les remercier pour cette solidarité spontanée.
 
 

«On a ramassé, hier»

Les volontaires de la Croix-Rouge ont une belle vue sur les allers-retours des hélicoptères. Notamment le Puma fourni par l'armée pour acheminer sur les hauteurs le matériel et les personnels qui préviennent la propagation des flammes dans des endroits stratégiques reculés. Un travail de fourmi épuisant, sous la chaleur étouffante, sur des pentes rudes et dans un décor de cendres. «On a ramassé, hier», soufflait ce matin l'un des quelque 70 intervenants du jour.
 
Une équipe héliportée vers la réserve de la montagne des Sources fait une pause, 3 décembre.
 

La lisière de la forêt Demazures impactée

«A l'issue des reconnaissances menées ce matin dès la première heure», la sécurité civile estimait à 10 heures que 2 500 hectares de végétation avaient brûlé - maquis minier, forêt dense, brousse. ​​​​​​Ce mercredi, les interventions se sont concentrées sur :
- l'extinction de la tête de l'incendie près du mont Ta, mission confiée aux employés de la rivière Bleue projetés par Puma ;
- le traitement du flanc avant-droit sur la "propriété Pognon", par l'unité d'intervention feu de forêt de la sécurité civile, afin d'éviter les reprises ;
- l'arrêt de la propagation côté forêt Demazures, par l'engagement des pompiers du Mont-Dore et d'autres agents de la rivière Bleue ;
- faire de même à l'arrière à travers un DIH, détachement d'intervention héliporté.
 
Un homme du détachement héliporté à la bordure de la réserve intégrale, le 3 décembre.
 

Ambiance fantomatique

Pour compléter l'ambiance, c'était une atmosphère quelque peu fantomatique qui baignait la commune du Mont-Dore. Des pans de montagne disparaissaient dans la brume créée par les particules fines du feu.
 
  

Les moyens

Feu combattu par les pompiers de la sécurité civile, ceux du Mont-Dore, les renforts venus de Dumbéa, Nouméa et Païta ainsi que les personnels du parc provincial de la rivière Bleue. Trois hélicoptères bombardiers d'eau continuent à multiplier les largages. Un Puma des Fanc est en appui logistique depuis mardi. Sans oublier un camion-citerne de grande capacité, qui peut transporter 12 000 litres.
 
Un détachement d'intervention héliporté et sa caisse d'eau, 3 décembre 2019.