À 8 heures vendredi 17 mai, le centre de dialyse de Robinson ouvre, au Mont-Dore. C’est la plus petite structure de ce type, dans le Grand Nouméa. Les huit lits sont occupés. Les patients arrivent au compte-gouttes, par ambulance. Celles-ci peuvent circuler, sur le secteur. Le personnel a également été conduit ce matin par VSL. Les malades sont pris en charge. Compte tenu de la situation, les séances de dialyse durent entre deux et trois heures. Habituellement, c’est plus long.
Solidarité pour sécuriser et faire fonctionner
C’est un infirmier habitant à proximité qui a pu ouvrir ce centre de dialyse. Le personnel est renforcé, grâce à la mobilisation des soignants. Deux infirmiers, un médecin en plus et même une secrétaire complètent l’équipe. Un infirmier a confié à NC la 1ère que les manifestants de la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain, veillent depuis trois jours sur le bâtiment. Il est allé à leur rencontre jeudi soir pour que toutes les conditions d’ouverture et de sécurité soient réunies. Le centre de dialyse de Robinson devait fermer à 15h30.
Des patients identifiés
Il vient compléter le dispositif déjà existant, qui se limitait au Médipôle et, sur Nouméa, au centre Médisud de l'Anse-Vata et à la clinique Kuindo-Magnin de Nouville. "Cette unité de Robinson ouvrira de 7h30 à 15h30 tant qu'elle le pourra", annonce l'Atir dans un communiqué diffusé ce vendredi après-midi. L'association de prévention et de traitement de l'insuffisance rénale a prévenu : "Les patients qui y seront accueillis sont ceux identifiés et contactés par notre cellule de coordination. Nous ne serons pas en capacité d'accueillir davantage de patients et au-delà de 15h30."
Une question de vie ou de mort
Dans un pays où le diabète et ses conséquences représentent un fléau de santé publique, l'accès à la dialyse est devenu une préoccupation majeure. La Nouvelle-Calédonie compte environ 700 dialysés, qui ont besoin de soins très réguliers. Ce jeudi, l'Atir lançait un cri d'alarme. "Par manque de dialyse, beaucoup de vieux du pays risquent de ne pas tenir les prochaines vingt-quatre à quarante-huit heures." Une personne en attente de dialyse a été retrouvée morte à son domicile.
Des locaux ont été vandalisés. Il manque du matériel partout, même en Brousse, même à Lifou. Mais surtout, de nombreux malades sont isolés par la coupure des axes routiers, du fait des actions de la CCAT, des émeutes et des affrontements.
Parcours du combattant entre Plum et Nouville
Illustration ce vendredi midi : Vahua, Mondorienne de 71 ans, diabétique, n’avait pas pu faire sa dialyse depuis jeudi de la semaine dernière. Les pompiers de la commune, dont le centre de secours se trouve dans la partie Sud de la ville, ont dû aller chercher la dame dans son lotissement de Plum. Ils l'ont amenée au wharf du Vallon-Dore, elle a été récupérée par une navette maritime. Après la traversée jusqu'à Nouméa, la septuagénaire a été descendue de bateau à Port-Moselle, où une ambulance l’a prise en charge. Direction, la clinique, avec sa fille qui joue depuis des jours le rôle d’infirmière et d’auxiliaire de vie. Elle lance un appel à laisser passer les malades et les ambulances.
Voyez l'état des lieux très préoccupant dressé par les rédactions de NC la 1ère