À quelques jours de sa mise en application, le plan de sauvegarde de la clinique Kuindo-Magnin semble susciter quelques tensions parmi les professionnels de l'établissement. Plusieurs représentants de la FMCKM (Fédération des médecins de la clinique Kuindo-Magnin) ont exprimé leur désapprobation ce mardi 30 avril, lors d'un débrayage de 55 minutes organisé devant le parking du personnel.
"Ce plan est basé sur l'augmentation des tarifs, qui ne peuvent être augmentés suffisamment. Ils ont obtenu à peine 20% de ce qui devrait être obtenu pour que le business plan tourne correctement et durablement", estime le président de la FMCKM Philippe Léger, qui aurait préféré voir d'autres pistes privilégiées.
"On aurait pu réfléchir à un échelonnement du loyer de la clinique, qui représente près de 14 milliards en 15 ans", poursuit-il, tout en soulignant via un communiqué que "les propositions de baisse de prix du plan ne sont pas à la hauteur".
La mise au point de la direction
La prise de position publique ne semble avoir été que modérément appréciée par la direction, qui s'est fendue d'un communiqué dans la foulée. "Nous déplorons fortement la méthode qui consiste à faire une grève surprise et à organiser une conférence de presse sans autorisation d’occupation", écrit la clinique, qui défend en parallèle le plan de sauvegarde.
"Depuis longtemps déjà, certains médecins libéraux ont exprimé leur désaccord [...] Il a pourtant été jugé suffisamment équilibré par les magistrats du tribunal de commerce pour être circularisé. Il est totalement soutenu par les personnels et leurs syndicats ainsi qu’une large majorité des créanciers", conclut le communiqué.
L'exécution du plan attendue cette semaine
Validé par le tribunal de commerce en février dernier, le plan de sauvegarde doit permettre de résorber une partie du déficit de la clinique, estimé à environ 450 millions de francs par an. Les mesures devraient être appliquées officiellement après une audience qui réunira notamment la direction et les créanciers le jeudi 2 mai.
Dans les grandes lignes, le plan s'articule autour de trois axes. Il s'agit notamment de développer le service d'oncologie, qui prend en charge les patients calédoniens atteints d'un cancer. Les activités de soin et de réadaptation doivent elles aussi bénéficier d'une plus grande importance, de même que la chirurgie.
La direction veut en outre privilégier "le virage ambulatoire", autrement dit les séjours courts, moins coûteux pour le système de santé. Enfin, les autorités de tutelle (gouvernement et Cafat) ont accordé une revalorisation des tarifs durant toute la durée du plan de sauvegarde.