Affrontements du centre-ville : six personnes condamnées à de la prison ferme

Six personnes étaient jugées en comparution immédiate ce vendredi matin au tribunal correctionnel pour leur implication dans les affrontements qui se sont déroulés lundi, à Nouméa. Ils ont été condamnés à des peines de prison ferme.

C'est dans une atmosphère particulière et sous haute surveillance, que s'est déroulée cette audience au sein du tribunal correctionnel de Nouméa. Devant le portail d'entrée du palais de justice, plusieurs soutiens étaient mobilisés, en soutien aux six prévenus jugés ce vendredi. Âgés de 20 à 50 ans, ils étaient poursuivis pour atteintes volontaires à l'intégrité physique des forces de l'ordre et dégradation de biens publics. 

Des faits commis lundi dernier à Nouméa, lors d'une mobilisation soldée par des affrontements au quai Ferry et au centre-ville. 

 

Enjeux économiques et sociaux

Dans cette affaire, cinq jeunes gens étaient à la barre, ils assurent avoir répondu « à l’appel des vieux ». Des prévenus qui auraient suivi le mouvement selon eux, mais qui ont tous, reconnus les faits de jets de pierre et de blocages des axes routiers pour certains.

Le plus âgé d’entre eux, Henri Juni, secrétaire général adjoint du syndicat Solidarité Nc l’assure : « il s’agissait d’une mobilisation pacifique, pour se faire entendre, qui a dégénéré ». Une revendication « noble et légitime » selon le cinquantenaire, dans le dossier de reprise de l’usine du Sud. Position partagée par son conseil Me Calmet, qui est revenu en substance, sur les enjeux économiques et sociaux de ce dossier, qui dépassent cet épisode de violence.

Le procureur de la République Yves Dupas a tenu à « distinguer la situation du syndicaliste, qui a eu une position de contrôle », dans ces affrontements. Déjà condamné à trois reprises pour des violences aggravées, Henri Juni a écopé de la plus lourde peine, 22 mois de prison.

 

Précédentes condamnations

Les autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de 4 à 22 mois de prison ferme. 5 ont été immédiatement conduits au Camp-Est.

Au total, 15 personnes étaient inculpées, 8 avaient déjà été condamnées lors d’une précédente audience. Le dernier mis en cause, mineur, sera jugé par le tribunal pour enfants.

Sur les six prévenus jugés ce vendredi, deux étaient en état de récidive légale et deux en semi-liberté au moment des faits. 

 

38 millions de francs de dégâts

La mairie de Nouméa s’est constituée partie civile dans cette affaire : près de 165 baies vitrées avaient été brisées, 2000 mètres carrés de surface végétale incendiées, pour un total de dégâts matériels estimés à 38 millions de francs cfp.
 

Le reportage de Laurence Pourtau et Carawiane Carawiane :