Noël : les Calédoniens préparent leurs tables en pleine inflation

Noël 2022, un rendez-vous avec l'inflation pour les Calédoniens
Depuis jeudi 22 décembre, les hypermarchés, comme les boulangers, les pâtissiers, vivent le marathon de l’année. Des fruits de mer à la bûche, en passant par les apéritifs, il leur faut répondre à la demande des consommateurs qui, cette année encore, tentent de se faire plaisir, malgré l’inflation qui touche encore la Nouvelle-Calédonie.

A la veille du réveillon, des Calédoniens se pressent pour terminer les traditionnelles courses du repas de Noël.  Mais dans un contexte d’inflation, les clients sont obligés de s’adapter en modifiant leur menu ou en cherchant les meilleures promotions. "Ce sont des belles crevettes et pas trop chères en tout cas si je compare aux prix de toutes celles qui sont proposées là-bas, c’est une belle promo qu’ils nous offrent là", s’extasie Jérémie devant des étals de fruits de mer. Marc fait le triste constat que "tout a augmenté, ils ont tout augmenté. Par exemple on a pris un paquet de chocolat l’autre jour, il était à 1900 Frcs dans un commerce et ici à 1600 Frcs. Il y a quand même une différence notable". Il est conforté par Andrée qui déclare :

Que ce soit pour le repas de noël ou autre, ça a terriblement augmenté. Tout a pris une hausse c’est incroyable.

Andrée - une cliente

Pour elle, la conséquence est qu’elle se privera "des huitres que j’adore mais je ne peux pas". 

La tradition coût que coûte 

Pour ceux qui le peuvent, en revanche, pas question de renoncer aux inconditionnels du repas de Noël. Environ 30 tonnes d’huitres et de moules ont été importées de Nouvelle-Zélande dans cet autre commerce. Des produits de la mer qui nécessitent de la patience. En moyenne, quinze à vingt minutes d’attente, dans cet hypermarché de Dumbéa. Une attente qui n’effraie pas Yannick pour qui Noël "est une tradition, il faut la respecter. Ça dépend des gens bien sûr. Nous on a la conviction. Noël, familles, fêtes de familles, les enfants tout ça". Patricia renchérie : 

C’est vrai que des huitres à Noël, il en faut effectivement (…) là on n’a pas trop le choix. Avec tout ce qui se passe actuellement, on ne va pas lésiner sur la dépense.

Patricia - une cliente

Des dépenses en hausse de 10% en moyenne sur l’alimentation. Le gérant de cet hypermarché s’en explique. François Leboulanger, directeur de Géant Dumbéa mall : 

Ils sont plus élevés que l’année dernière de par un contexte exogène puisqu’il y a eu des augmentations à la fois sur le fret et sur tout ce qui est traitement divers et varié donc effectivement on vend les huitres un petit peu plus cher comme le veut la conjoncture actuelle et c’est vraiment indépendant de notre volonté.

François Leboulanger - Directeur

Reste que préparer un repas festif et gourmand, malgré des prix qui grimpent et un budget serré, est un défi souvent difficile à relever. Heureusement Elvire, une mère de famille est rodée à l’exercice. En privilégiant des produits locaux, elle parvient à faire le plein de viande, salades ou encore chocolats pour les repas de Noël et du Nouvel an. Pour elle la facture va s’élever à "29 000 Francs", le budget qu’elle s'était fixée. Elle se dit donc "satisfaite". Ultime tradition pour conclure le repas de famille que personne ne veut sacrifier : la bûche de Noël. Un gâteau dont tous les ingrédients sont eux aussi très fortement impactés par l’inflation. Ce qui n’empêche pas certains artisans de préférer rogner sur leurs marges plutôt que d’augmenter les prix.

Ambiance course de Noël dans ce reportage signé Loreleï Aubry et Franck Vergès :

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