"On va rester dans la rue, on va faire quoi ?" Des femmes et des enfants se retrouvent sans logement après l'annonce de fermeture du foyer Béthanie

Le foyer Béthanie du centre-ville de Nouméa ferme ses portes ce 1er août 2024.
L’association d’entraide sociale Béthanie ferme ses structures d’hébergements de Trianon et du centre-ville, à Nouméa, ce jeudi 1er août. Communément appelé le foyer Béthanie, la structure manque de moyens financiers. Elle accueillait jusqu'à présent des femmes en précarité voire en danger. Si certaines ont déjà quitté le foyer, d'autres recherchent encore où dormir avec leurs enfants.

C'est un coup de massue pour ces femmes, pour qui le foyer Béthanie était un véritable refuge. Celles hébergées dans la résidence située au centre-ville doivent quitter les lieux avant ce 1er août, celles logées à la résidence à Trianon ont jusqu’à lundi 5 août pour trouver un logement.

Si certaines ont trouvé des solutions pour être relogées, pour d’autres c’est plus compliqué. C’est le cas de Béatrice qui réside au foyer depuis 2023. Cette mère de deux enfants dont un de neuf ans est rentrée au foyer pour des problèmes familiaux. "Je n'ai pas d'endroit fixe. J'ai de la famille à Nouméa mais je ne veux pas être une charge pour eux. On va rester dans la rue, on va faire quoi ?" explique-t-elle.
 
Pour l'heure, Béatrice a laissé son enfant de neuf ans avec son père. Pour Justine, une autre maman, deux de ses trois garçons sont avec elle à la résidence Béthanie à Trianon. Elle nous confie ne pas avoir de solution dans l’immédiat. 

On va dormir dehors avec nos enfants. On a peur à l'extérieur, on ne sera plus en sécurité.

Justine, maman du foyer

Son témoignage complet au micro de Marguerite Poigoune.


Appel à l'aide

Ces mamans déjà en précarité vont l’être encore plus si elles n’ont pas d’endroit pour être hébergées. Elles ont fait appel à l’association Cris et pleurs de femmes pour les aider à trouver des solutions. "On a 17 femmes. Mais on demande s'il y a quelqu'un qui peut récupérer une femme? J'ai déjà une mamie, qui elle peut récupérer une femme et un enfant mais il y a encore toutes les autres" explique Yvette Danguigny, présidente de l'association.

Elle est persuadée qu’il existe des solutions pour venir en aide à ces femmes en situation de précarité. L’association d’entraide sociale ferme aujourd'hui ses portes en raison d’un manque de moyens financiers. Elle fonctionne avec 80 millions de francs CFP par an, selon la direction dont 80% proviennent de la province sud. Cette dernière n’a versé que 60% de la subvention en début d’année, précise la direction. L’association a été dissoute le 22 juillet dernier et les 11 salariés doivent être licenciés.