La question du corps électoral revient sur la table 

Les deux drapeaux dressés côte à côte, image d'illustration.
Une semaine après le référendum, des voix s'élèvent pour réclamer le dégel du corps électoral.
Compte tenu de son statut particulier, la Nouvelle-Calédonie compte trois listes électorales avec un corps restreint pour les élections provinciales et référendaires. Des restrictions validées par les différents Accords, conduisant en 2006 au gel de ce corps électoral. Mais le sujet, loin de mettre tout le monde d'accord, suscite, depuis plusieurs années, des débats houleux. Aujourd'hui, plusieurs mouvements réclament une révision au sortir d'un référendum marqué par le score inattendu des indépendantistes.  


41 660 personnes exclues de la liste provinciale


Plus de quarante mille personnes sont exclues de la liste provinciale, selon les derniers chiffres officiels. Celles-ci sont bien inscrites sur la liste générale et peuvent voter lors des scrutins nationaux mais pas lors des élections provinciales voire référendaires. Le corps électoral est en effet restreint pour ces deux scrutins spécifiques. Aujourd'hui, la nouvelle association " Un cœur, une voix ", constituée de plusieurs exclus de ces listes, réclame la révision du corps électoral. Parmi eux, des proches des Républicains Calédoniens, mais Catherine Calmels, membre de cette association, affirme que ce mouvement reste apolitique. " Je ne connais même pas Sonia Backès. Je n'ai aucune adhésion à aucun parti politique. Les membres du bureau de l'association " Un cœur, une voix " sont eux aussi apolitiques. Evidemment, chacun à des convictions mais nous sommes apolitiques.
 

Des recours déposés auprès de l'ONU 


Pour se faire entendre, l'association va déposer des recours auprès des juridictions françaises, européennes et auprès de l'ONU. "Un coeur, une voix" demande également que cette question soit inscrite à l'ordre du jour du prochain Comité des Signataires. Un dégel du corps électoral que réclame aussi le Rassemblement Les Républicains. Sa secrétaire générale Virginie Ruffenach, s'en explique : " La France, ce n'est pas l'exclusion de milliers de personnes dont certaines sont présentes depuis plus de vingt ans en Nouvelle-Calédonie, y ont leurs conjoints, leurs enfants, créent des entreprises et développement le territoire.
 

"De l'agitation politique et des calculs électoralistes" selon l'UC


Du côté des indépendantistes, on balaye la question d'un revers de main. Daniel Goa et Gilbert Tyuienon, respectivement président et deuxième vice président de l'Union Calédonienne, y voient des calculs politiques électoraux : " C'est de l'agitation politique et des calculs électoralistes. Nos adversaires sont dans une bataille de survie car ils courent après un corps électoral qui s'amenuise au fil des élections. "

Seule certitude, le corps électoral risque d'occuper encore les débats jusqu'au prochaines provinciales de 2019.

Regardez ce reportage réalisé par Nathalie Nouzières : 
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