Référendum, obligation vaccinale, TGC… ce qu'on peut retenir de l'entretien de Milakulo Tukumuli, président de l'Eveil océanien

Le président de l’Eveil océanien, Milakulo Tukumuli, était l’invité hier soir du journal télévisé. Il est revenu sur la date du référendum, le report de l’obligation vaccinale au 31 décembre et les réformes structurelles nécessaires au redressement de l’économie.

Un constat, la « division des Calédoniens »

Interrogé par Nadine Goapana sur la position de l’Eveil océanien concernant le maintien du référendum au 12 décembre prochain, Milakulo Tukumuli a souligné la « division des Calédoniens. Sur le oui et le non, sur le vaccin, pour le 12 contre le 12. »

« Nous, à l’Eveil océanien, on a un positionnement particulier : ni pour le oui ni pour le non, a rappelé le président du jeune mouvement. On essaie de sortir de cette ornière. Et au final, l’Etat sur cette question n’attend pas l’avis de l’Eveil océanien ni l’avis des Loyalistes ni des indépendantistes. Il l’a dit très clairement par la voix du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu : ce sont les indicateurs sanitaires qui vont permettre de décider si le référendum doit se tenir ou pas. »

Interrogé sur une éventuelle consigne de vote en faveur du oui ou du non, Milakulo Tukumuli a renvoyé à une conférence de presse, qui se tiendra après l’annonce que fera le gouvernement sur la date du référendum.

Un regret, le manque de dialogue

Sans prendre position sur le maintien ou le report du référendum, Milakulo Tukumuli a toutefois indiqué qu’il regrettait des « postures politiques qui sont tendues trop vite sur ce sujet […]. Aujourd’hui, il y a la crise sanitaire qui est là. Moi, je regrette que les uns et les autres n’aient pas pu discuter. Michel Rocard disait qu’il faut toujours rechercher ce qui rassemble et discuter de ce qui divise. Je constate que sur ce sujet-là, on aurait pu avoir une discussion. Au final, le référendum va se tenir soit le 12 soit l’année prochaine. Le plus important, c’est qu’après tout ça, on soit en capacité de se réunir autour de la table, de discuter et de préparer l’avenir, c’est ce que les Calédoniens attendent de nous. »

Michel Rocard disait qu’il faut toujours rechercher ce qui rassemble et discuter de ce qui divise. Je constate que sur ce sujet-là, on aurait pu avoir une discussion.

Milakulo Tukumuli

 

Un satisfecit, l’avancée du dossier calédonien

Milakulo Tukumuli estime en revanche que « le dossier calédonien, au niveau de l’Etat, il avance parce que nous avons un calendrier qui peut être amélioré, qui peut plaire ou déplaire, mais on a un calendrier de sortie globale de l’accord de Nouméa […]. Deuxièmement, on a le document sur le oui et le non :  c’est un travail qui a été demandé depuis longtemps. Le document est là. Il est critiquable, il peut être perfectible, mais ce document a le mérite d’exister. Je n’ai pas à porter un jugement de valeur sur le gouvernement et sa méthode, moi je constate juste que le dossier calédonien avance et que c’est une bonne chose. »

Le dossier calédonien, au niveau de l’Etat, il avance parce que nous avons un calendrier qui peut être amélioré, qui peut plaire ou déplaire mais on a un calendrier de sortie globale de l’accord de Nouméa.

Milakulo Tukumuli

 

Une décision « de bon sens », le report de l’obligation vaccinale

« Le report de l’obligation vaccinale était une question de bon sens », a justifié Milakulo Tukumuli. L’adoption du texte, a-t-il expliqué, avait pour objectif d’une part de « sécuriser le sas sanitaire », d’autre part d’encourager la vaccination car « c’était une question de temps avant que le variant delta n’entre dans notre pays ».  Depuis, « on est passé de 600 injections par jour en moyenne à des pics de pratiquement 5 000 [par jour]. On a triplé [le nombre de vaccinés] en l’espace de trois mois. L’obligation vaccinale, ce n’était pas pour sanctionner les gens, c’était pour envoyer un signal. On n’allait pas rajouter une tension sociale à la tension sanitaire, le bon sens a voulu que nous décalions les sanctions.»

L’obligation vaccinale, ce n’était pas pour sanctionner les gens, c’était pour envoyer un signal. On n’allait pas rajouter une tension sociale à la tension sanitaire.

Milakulo Tukumuli

 

Une interrogation, le pass sanitaire

La question du pass sanitaire et notamment son extension aux salariés fait encore l’objet de questionnements. « Ça a été discuté à la table ronde [avec les partenaires sociaux du 23 octobre dernier]. Le gouvernement avait une position très tranchée concernant le pass sanitaire. Nous n’avons pas trouvé d’accord entre les partenaires sociaux et le Sénat coutumier. On a donc décalé de deux mois [pour] trouver un consensus global sur la question.

Une nécessité, réformer la TGC

Interrogé sur les réformes fiscales à mener, Milakulo Tukumuli s’est prononcé pour une hausse des taux de TGC. « L’ensemble des taxes et imports, c’est 180 milliards, 50 milliards c’était la part de la TGC et on sait que depuis l’instauration de la TGC, on a perdu 8 milliards. Pour combler ce déficit, il faut absolument réformer la TCG pour récupérer ces 8 milliards parce que ça a des conséquences néfastes sur l’ensemble des collectivités que sont les provinces et les communes. Il faut soit élargir les assiettes, soit augmenter les taux. La solution la plus simple, c’est de modifier par délibération les taux de TGC. »

Revoir l'interview de Milakulo Tukumuli : 

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