Les Calédoniens sont invités à rendre leurs armes non déclarées. En effet, du 25 novembre au 2 décembre, est organisée une opération d’abandon simplifié d’armes à l’État. Elle doit permettre aux particuliers de se débarrasser de ces biens détenus illégalement, sans risque de poursuites judiciaires. Il faut obéir à la loi en ramenant ces armes, c'est important. En revanche, ce qui serait intéressant, c'est de savoir si elles seront détruites, explique Pascal Fort, le directeur de la Fédération de la faune et de la chasse de Nouvelle-Calédonie. C'est en effet la grande question qui accompagne la mesure. Pour Pascal Fort en tout cas, "certaines armes concernées font partie du patrimoine armurier de France. De très vieilles armes, qu'il serait intéressant de garder dans des musées ou que les propriétaires puissent les garder". Si les déclarations d’armes ne sont pas systématiques, c’est "souvent par méconnaissance de la législation", estime Pascal Fort. Où déposer vos armes ? Au commissariat central de Nouméa et sur le reste du pays, dans la brigade de gendarmerie la plus proche de votre domicile. Une collecte à domicile est également possible en prenant rendez-vous au 24 33 00.
Déclarer ses armes en ligne
La déclaration des armes se fait toujours par papier, mais bientôt il faudra les enregistrer sur internet via un nouveau logiciel nommé "système français d’information (SIA)". Le dispositif est en vigueur dans l'Hexagone depuis le 8 février dernier et devrait s’appliquer à la Nouvelle-Calédonie en début d’année prochaine pour tous les détenteurs d’armes majeurs. Cette formule dématérialisée devrait faciliter les démarches de déclaration. "C'est une sorte de révolution car le papier va en partie disparaître. Les documents des armes seront enregistrés sur ce portail et pourront être imprimés. Ça va donc faciliter les choses et éviter notamment les pertes de documents par incendie, inondations ou vol par exemple", confie Pascal Fort. Objectif : renforcer les contrôles et assurer une traçabilité des armes. "Ça répond effectivement à un enjeu de sécurisation", a-t-il indiqué.
Le domaine public inaccessible, un problème majeur
Autre sujet évoqué avec Pascal Fort, l’accès au domaine public. Une revendication qui ne date pas d’hier rappelle Pascal Fort qui déclare : "ça fait trente ans que la Fédération demande aux institutions d’améliorer les accès au domaine public aux chasseurs notamment. Le directeur de la Fédération de la faune et de la chasse déplore que celui ci soit "fortement dégradé, ce qui amène de gros problèmes tels les écoulements de boue dans le lagon, des problèmes de sécheresse par le fait que les zones de captage d’eau se sont bouchées avec le temps". Or, explique Pascale Fort "ce sont les zones les plus sensibles du territoire, dans lesquelles on trouve les plus grandes et les plus belles forêts et les zones de captage d’eau. Mais malheureusement ces zones sont en danger avec la prolifération des espèces envahissantes". Une problématique qui concerne le territoire dans sa globalité et précisément les communes, les plus exposées au problème. La solution pour le directeur de la Fédération de la faune et de la chasse, ouvrir ces zones pour y faire entrer les chasseurs et ainsi faire baisser la population de cerfs et de cochons qui en constituent le principal danger. Mais pour cela, déclare Pascal Fort, "il faut nécessairement passer par des discussions entre les acteurs institutionnels, les chasseurs et certains propriétaires terriens qui n’hésitent pas à empêcher le passage des chasseurs en obstruant les servitudes publiques en posant des barrières sur certains accès". En attendant, Pascal Fort redoute un phénomène climatique majeur qui ferait tomber les grands semenciers.