Sur quelles bases discuter au lendemain du référendum ? [MàJ]

Alors que le scrutin du 4 octobre a démontré la bipolarisation croissante de l’électorat, chaque camp se dit prêt à discuter. Reste à savoir sur quelle base.
 
A l’heure où les partis politiques dressent leur bilan du référendum, l’analyse des chiffres bruts dégage une tendance. Le Oui à la pleine souveraineté est en progression. Et en vue d’éventuelles négociations les indépendantistes sont clairement en position de force.
 

Louis Mapou, Uni-Palika

 

« La Nouvelle-Calédonie vient de dire ouvertement que le sens de l’histoire c’est bien l’accession à la pleine souveraineté et à l’indépendance. Si discussion il doit y avoir, c’est sur l’accession du pays à la pleine souveraineté et à l’indépendance. On ne comprend pas bien comment on peut nous demander de discuter du maintien au sein de la République. »

Le discours n’est pas très différent dans la bouche de Roch Wamytan, pour qui il s’agit en fait d’aller au bout de ce que prévoit l’accord de Nouméa.
 

Roch Wamytan, UC-FLNKS


« Nous, ce qu’on dit c’est qu’il faut aller jusqu’au bout du 3e référendum. On est pas dans le cadre d’une décision consensuelle telle que nous l’avons connu dans les années 90 qui a abouti à l’accord de Nouméa. Mais par contre, on peut discuter. C’est important de discuter pour échanger sur nos projets. »

Eviter ce 3e référendum c’est devenu l’objectif dans le camp d’un non en recul. En privilégiant cette fois le dialogue.
 

Sonia Backès, Avenir en confiance 

 

« Si troisième référendum il y a, il se fera dans une tension extrême avec une absence de perspectives à offrir aux Calédoniens derrière. Quand on est élu, on est élu pour servir nos électeurs, pour servir les gens qui nous ont fait confiance. Les gens qui nous ont fait confiance ils veulent la paix, ils veulent que l’on arrive à trouver une solution. Donc je pense que notre responsabilité c’est de chercher cette solution, de tout faire pour la trouver, et le rôle de l’Etat c’est d’être facilitateur. »

Le dialogue Calédonie Ensemble l’appelait dès avant le 4 octobre. Sans surprise, le parti non-indépendantiste penche pour une solution négociée.
 

Philippe Dunoyer, Calédonie Ensemble

« Il faudrait déjà que l’on franchisse l’obstacle de la forme, c’est à dire que l’on arrive tous à mettre en adéquation nos déclarations - on a tous envie de dialoguer si j’ai bien compris les dernières déclaration de tout le monde et puis on a la réalité, la concrétisation de ces espaces de dialogue, c’est à dire montrer que l’on a vraiment envie. »

En 2022, faudra-t-il voter pour ou contre la pleine souveraineté ou bien pour un statut qui satisfasse la plus grande majorité? La parole est à nos élus. 
 

Joël Kasarhérou, Construire autrement

Dans une lettre ouverte, le leader du mouvement « Construire autrement » appelle à son tour à l'ouverture d'un dialogue constructif entre partisans du oui et du non. Il interpelle également l'Etat afin de poser les vrais problèmes de la société calédonienne.

« L'enjeu de l'indépendance, qui n'est pas l'enjeu de la décolonisation, crée une rente confortable politique. Avec cet aveuglement sur le rêve et la peur, on ne traite pas les vrais problèmes. [...] Traitons les vrais problèmes et regardons comment est-ce que l'on peut vivre. [...] A mon avis, avec la France, on peut consruire quelque chose qui ne soit pas une vision binaire des choses pourvue que la population s'y retrouve. »

Joel Kasarherou est interrogé par Angéla Palmieri et Louis Perin : 
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Jean-Yves Nomoigne, 3ème vice-président du MNSK.

« On est vainqueur en arrivant 2ème », affirmait Jean-Yves Nomoigne, 3ème vice-président du MNSK. Une figure de style  pour résumer le sentiment du mouvement nationaliste pour la souveraineté de Kanaky après les résultats du 4 octobre.
Il estime être pour une grande part dans la progression du OUI au deuxième referendum, de par sa mobilisation, au contraire de 2018, mais aussi de par son message d’indépendance inclusive. Fort de ce sentiment, le MNSK appelle à l’union de toutes les forces indépendantistes et même au-delà.

Le reportage de Lizzie Carboni et Laura Schintu 
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Arnaud Chollet Léakava, le responsable du Mouvement des océaniens indépendantistes (MOI)

Le Mouvement des océaniens indépendantistes (MOI), de son côté, part en campagne sous le nom « Kanaky 2022 ». Objectif : convaincre les abstentionnistes et les partisans du NON à l’indépendance avec des actions concrètes de terrain pour atteindre 53% pour le OUI en 2022.
Par ailleurs, une lettre énumérant  17 points a été déposée au Haut-commissariat ce matin à l'attention du ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu.

Arnaud Chollet Léakava, le responsable du MOI est au micro Martin Charmasson et Ondine Moyatea 
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Le reportage de Bernard Lassauce et Claude Lindor : 
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Thierry Santa, le président du grouvernement, invité du journal télévisé d'Yvan Avril du mardi 13 octobre, réagissait : 
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