Thierry Washetine, futur porteur de la flamme olympique : "Pour moi, c'est un rêve "

Thierry Washetine sera capitaine du relais collectif de la flamme olympique, à Châlons-en-Champagne, en juin.
Premier champion du monde français de sport adapté, le Calédonien Thierry Washetine portera la flamme olympique à Châlons-en-Champagne le 30 juin. Installé dans la Marne, le lanceur de javelot se confie sur la chance qui lui est offerte, son parcours, et le sport adapté.

De début mai à fin juillet, le feu olympique sillonnera la France pour précéder l’ouverture de Paris 2024. Entretien avec Thierry Washetine, Cagou retenu pour cette mission très symbolique.

NC la 1ère : 10 000 personnes sont concernées par le parcours de la flamme olympique qui va traverser 65 départements en France. Vous faites partie de ces relayeurs mobilisés. Comment avez-vous appris la nouvelle ?

Thierry Washetine : Le président de la fédération française de sport adapté m'avait prévenu, en fin d'année dernière, que j'allais recevoir un mail. J'étais en préparation au CREPS de Reims, juste avant Noël, lorsque je l'ai reçu. J'étais trop content et fier de moi. Je serai le capitaine du relais collectif organisé le 30 juin prochain, à Châlons-en-Champagne. Pour moi, c'est un rêve. J'ai vu que la flamme ne passerait pas par la Nouvelle-Calédonie. Cela m'encourage à bien nous représenter ici. C'est grâce au territoire que je suis là, au Comité territorial olympique et sportif, à la direction de la Jeunesse et des sports. Voilà le résultat.

C'est aussi la récompense de votre parcours sportif, marqué par de nombreuses récompenses ?

T.S.: La fédération m'a rappelé que j'étais le premier sportif français sacré champion du monde en sport adapté. C'était en 2005, aux Global games de Canberra. Un autre titre a suivi au Brésil en 2007, puis en Equateur en 2015. Trois fois champion du monde et deux fois champion d'Europe de javelot ! Être porteur de la flamme aujourd'hui, c'est le résultat de tout ça, de tous ces durs entraînements. J'avais commencé sous l'ère de Didier Poppe et ce sont d'abord Ana Tulitau Cassier et Marie-Rose Tuitagata qui m'ont entraîné. Ana, d'ailleurs, entraîne les lanceurs juste à côté de mon club d'Epernay, au Club olympique Champagne Argonne (COCA). 

À 45 ans, votre carrière n'est pas terminée. Quelles sont les échéances à venir ? 

T.S.: Le 22 janvier, je serai en stage avec l'équipe de France. Je vais préparer les championnats d'Europe organisés cette année en Suède, au mois de juin. Je suis en fin de parcours mais comme je l'ai dit au président de la fédération française de sport adapté, je compte pouvoir entraîner des athlètes par la suite. Sur le plan professionnel, je me forme à la taille de vigne dans l'entreprise d'espaces verts pour laquelle je travaille. 

Aux Jeux paralympiques de Paris 2024, seulement trois disciplines (natation, tennis de table, athlétisme) seront ouvertes aux sportifs déficients intellectuels. Est-ce que la France sera bien représentée ? 

T.S.: Il y en a au moins huit, en équipe de France. Le premier champion paralympique, Charles-Antoine Kouakou, sacré sur 400 mètres, la lanceuse de poids Gloria Agblemagnon et le coureur de 1 500 mètres Gaël Geoffroy. On a aussi des sportifs au tennis de table et en natation avec Béatrice Hess. De mon côté, j'aurais aimé pouvoir me qualifier à des Jeux paralympiques mais j'ai trop longtemps attendu que le javelot soit inscrit à cette grande compétition.