Toussaint : que deviennent les tombes oubliées ?

La Toussaint voit affluer des centaines de nouméens dans les cimetières du 4ème et du 5ème km. La mairie a réglé le ballet des familles qui viennent se souvenir de leurs morts. Mais au milieu des milliers de tombes, on trouve des sépultures abandonnées... amenées à disparaître. 
 
Le culte du souvenir est toujours très fort en Nouvelle-Calédonie. En ce 1er novembre, de nombreuses familles nouméennes sont encore venues se recueillir et entretenir les tombes de leurs proches. 
 

Les allées des cimetières fluidifiées 

Cette année, on ne comptait pas d'embouteillage dans les allées, la Mairie de Nouméa ayant orchestré les va-et-vient. Quatorze navettes et vingt-et-un agents municipaux ont transporté, tout au long de la journée, matériels et familles dans les deux cimetières de la capitale. 
 
 

Sépultures abandonnées menacées de disparition

Au 5ème kilomètre, on dénombre 14000 tombes ou caveaux. Près de 6000 au 4ème kilomètre. Et parmi ces sépultures, des tombes oubliées. La terre y a digéré les cercueils et les morts. Les herbes folles ont même parfois envahi les carrés. Dans les deux cimetières de Nouméa, seuls les caveaux sont des concessions perpétuelles... Pour les tombes, il faut payer pour renouveller ces mêmes concessions. La municipalité reste cependant très tolérante et respecte les tombes "historiques". Pour les autres, le colombarium est le dernier lieu de repos éternel des oubliés. 

Patricia Van Ryswyck, chargée de l'état civil et des services de la population explique : "Une concession est attribuée pour 5 ans, 15 ans ou 30 ans. Dès lors qu'elles ne sont pas renouvelées on considère que les gens ne viennent plus et donc nous faisons une exhumation, c'est à dire que l'on récupère ce qu'il reste à l'intérieur de la tombe afin de le mettre dans des caissettes.
La mairie tient un registre très précis de tous les noms de ces morts dont le souvenir ne sera plus jamais fleuri.