Quasiment deux ans jour pour jour après le premier tour des élections législatives de 2022, Philippe Dunoyer n'a pas fait de mystère quant à ses intentions pour celles de 2024. Invité du journal télévisé de NC la 1ère, lundi 10 juin, le député sortant a confirmé qu'il était candidat à sa propre succession, au lendemain de la dissolution de l'Assemblée nationale.
"Je suis candidat parce que je défends de très longue date la necessité d'un consensus entre indépendantistes et non-indépendantistes pour sortir de l'Accord de Nouméa dans la paix et dans le respect des convictions de chacun", a indiqué l'élu Calédonie Ensemble, affilié à la majorité présidentielle depuis les dernières législatives.
Emmanuel Macron avait annoncé la veille que son camp "donnerait l'investiture" aux députés sortants "faisant partie du champ républicain" et souhaitant "s'investir sur un projet clair pour le pays". "Les députés sortants, nous sommes deux (avec Nicolas Metzdorf, député Renaissance de la 2e circonscription), bénéficieront de cette investiture, il n'y a pas de secret là dessus", a confirmé Philippe Dunoyer.
Priorité à l'accord
"La radicalité des uns et des autres nous a conduit à une situation de guerre civile, un affrontement entre Calédoniens auquel il est très urgent de mettre un terme", a poursuivi le parlementaire, se disant "convaincu qu'un chemin de paix est encore possible et que beaucoup de Calédoniens aspirent au vivre-ensemble".
Après avoir regretté le caractère inopportun selon lui des élections dans un contexte marqué depuis un mois par les violences sur le territoire, Philippe Dunoyer a affirmé que son programme s'inscrirait "dans le prolongement" de la campagne de 2022. La priorité consistera "à renouer les fils du dialogue dans un dialogue tripartite comme en 1988 et en 1998" pour aboutir à "un consensus" et à "un accord global".
Des délais très courts
Le programme reste le même, la campagne risque en revanche d'être sensiblement différente : les prétendants à la députation auront moins de trois semaines pour convaincre les électeurs. "C'est presque indécent de déranger les Calédoniens avec cette campagne qui n'est pas du tout la priorité. De toute façon, le couvre-feu est encore en place, les réunions sont très compliquées à envisager", a conclu Philippe Dunoyer.