Un geste, une parole d'encouragement ou de réconfort. Ce qui anime les pompiers engagés depuis des semaines sur le terrain, c’est avant tout l'esprit d’équipe.
S'hydrater et bien manger
Au poste de commandement des opérations de secours, les soldats du feu sont pris en charge par une infirmière. Elle est là pour détecter d'éventuelles intoxications au monoxyde d’azote mais pas seulement.
"Notre rôle, c'est d'assurer la logistique, d'être sûrs qu'ils ont de quoi s'hydrater, de quoi manger sainement, c'est-à-dire d'avoir des sucres lents et pouvoir tenir sur la distance parce que quand ils sont sur les lignes de crête il n'y a plus de visu sur les efforts qu'ils fournissent et ils n'ont pas forcément conscience des risques qu'ils encourent", explique Anne-Marie Brunier, infirmière de la Sécurité civile.
Surveiller les fumerolles
Le paysage qui s'étend derrière eux était, la veille encore, noyé dans la fumée. Mercredi, le calme est revenu au sommet du mont Kouré, au Mont-Dore, mais les fumerolles peuvent laisser craindre de nouveaux départs de feu. "Là, le feu est parti sur plusieurs fronts, détaille le sergent Samir Benyoub, pompier volontaire. Donc nous avons réparti les équipes de façon à le ralentir, mais on n'est pas aidés par le vent."
Les sapeurs-pompiers chargés de surveiller la zone préviennent les équipes situées à 480 mètres en contrebas. "La chaleur, le vent, la distance et les accès sont très difficiles donc ça joue pas en notre faveur, poursuit le sergent. Mais on fait de notre mieux avec des équipes expérimentées et l'appui des drones."
Appui aérien
En appui aérien, trois hélicoptères bombardiers d’eau attendent pour intervenir. Seul le drone de la Sécurité civile survole la zone. À partir de 75°c, une caméra thermique alerte l’équipe du groupe de reconnaissance et d’appui robotisé lorsqu'un point chaud est identifié.
"La problématique, c'est que tous les points chauds couvent sous la végétation. On ne les voit pas forcément dans le spectre visible, explique Yannick Béan, conseiller technique du groupement de reconnaissance et d'appui robotique. Avec la caméra thermique on va les identifier pour organiser les équipes au sol. On commence les missions à 3 heures du matin de Nouméa, on arrive sur site à 5 heures et on lève le camp une fois qu'on a levé tous les doutes. On a fini l'année difficilement et on commence la nouvelle dans les mêmes conditions."
Ils sont fatigués, mais on aime notre pays et on va éteindre ce feu jusqu'à la dernière fumerolle.
Eugène Wadecla, pompier volontaire
Les heures d’intervention s’enchaînent pour ces femmes et ces hommes. "Ils sont sur le terrain depuis samedi, raconte Eugène Wadecla, pompier volontaire. Ils sont fatigués, mais on aime notre pays et on va éteindre ce feu jusqu'à la dernière fumerolle."
Malgré la fatigue, les équipes de la Sécurité civile et de Prony ressources, les pompiers communaux, les forces armées de Nouvelle-Calédonie ainsi que les brigades forestières restent mobilisés.