La nouvelle Politique Agricole Commune (PAC), dont l’ambition environnementale est renforcée pour répondre aux enjeux climatiques du changement climatique, est entrée en vigueur l’année dernière. Les déclarations ont pris fin le 31 mai 2023 et les dernières modifications pouvaient se faire jusqu’au 20 septembre 2023.
Compte tenu des complexités liées à la réforme, les paiements interviennent plus tard que les années précédentes. C’est ce que déplore Peter Heral. Cet agriculteur spécialisé dans le bio produit des fruits et légumes dans le cirque de Cilaos. Depuis le passage du cyclone Belal, il a du mal à relever la tête.
« Le problème, c’est que ça retarde tout. On a eu deux ans très difficiles avec une sécheresse suivie d’un hiver trop doux où on n’a pas eu de fruits. On est tous en trésorerie négative et on a du mal à relancer. Tous les engrais et toutes les semences ont augmenté. »
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Les agriculteurs n’arrivent pas à relancer leurs exploitations
Les aides financières de l’Europe, par le biais de la Politique Agricole Commune (PAC), permet aux agriculteurs réunionnais de préparer leur terrain à la fin de la saison des pluies pour la nouvelle récolte.
« Depuis un mois tout devrait être au propre. Après la saison des pluies, on embauche des journaliers pour replanter. On perd du temps. Sans la PAC, ce n’est pas possible. On est pris au cou. Beaucoup d’agriculteurs hésitent à continuer dans le bio parce que ça revient trop cher » explique Peter Heral.
Le secteur du bio particulièrement touché par le retard des paiements
Les prix des fruits et légumes dans le conventionnel ne cessent d’augmenter. Les produits bio ne sont pas épargnés et vont être de plus en plus difficiles à vendre.
« Normalement cette année on devrait avoir une bonne saison pour les fruits et légumes. On a eu pas mal de pluie et l’hiver est bien rentré. Mais en attendant il faut vivre et c’est ça le souci. On n’a pas encore acheté les engrais surtout que dans le bio c’est plus cher que dans le conventionnel. Ce n’est pas facile » souligne Peter Heral.