L’immeuble Juventin qui abrite les locaux du Tahoeraa Huiraatira fait l’objet d’un projet de démolition acté en conseil des ministres. Situé à l’angle de la rue Destremeau et l’avenue Pouvanaa a Oopa, le bâtiment présente un état de vétusté avancé, dangereux pour la sécurité de ses locataires.
Titaua Doom / CM •
Le pays a acquis l’immeuble Juventin situé à l'angle de l'avenue Pouvanaa a Oopa et de la rue du commandant Destremeau en 2004, sous la présidence de Gaston Flosse.
Le bâtiment abrite quatre locataires, la délégation à la famille et à la condition féminine, l’imprimerie Juventin, un salon de coiffure et la permanence du Tahoeraa Huiraatira.
Huit ans après cette acquisition, les premiers rapports sur la sécurité des locaux sont commandés par le gouvernement d’Oscar Temaru.
Deux d'entre eux font alors état de la situation générale de vétusté très avancée de l’immeuble.
Présence d'amiante détectée
Ces études sont complétées le 30 décembre 2014 par une étude indiquant la présence d’amiante dans une canalisation et dans les locaux de l’imprimerie située au rez de chaussée.
Dans un courrier adressé au maire de Papeete Michel Buillard, le ministre de la rénovation urbaine et des affaires foncières,Tearii Alpha estime que la réhabilitation des locaux pour garantir la sécurité de ses occupants engagerait "des travaux colossaux".
Le gouvernement d'Edouard Fritch a donc fait le choix de raser le bâtiment. La démolition a été actée le 16 septembre 2015 en conseil des ministres.
En période de crise, cette décision porte un coup au Tahoeraa Huiraatira qui devra très vite se trouver de nouveaux locaux, alors même que le parti orange locataire du pays est en retard sur le règlement de ses loyers.
Règlement de compte ou principe de précaution ?
Douze ans après l’acquisition de l’immeuble Juventin par le gouvernement Flosse, le Tahoeraa n’aurait probablement jamais imaginé se retrouver poussé à la rue.
A l'heure ou le torchon ne cesse de bruler entre Edouard Fritch et Gaston Flosse, toute la question est de savoir s'il faut voir dans cette opération un règlement de compte politicien ou la simple application d'un principe de précaution ?