Rurutu : le bilinguisme testé à l'école

L'académicienne Voltina Dauphin et Jean-Louis Laflaquière, inspecteur de l'Education nationale, étaient en mission de formation à Rurutu. L'objectif : avoir des classes bilingues. 
 
 
Le projet est ambitieux pour la dizaine d'enseignants concernés par ce dispositif. Pour les rassurer et les accompagner au mieux dans la mise en place de ce programme, deux inspecteurs de l'Education nationale, une académicienne originaire de Rurutu, une conseillère pédagogique et un enseignant animateur en reo Rurutu ont encadré cette formation des enseignants du cycle 1 et 2. 

Un projet de production de ressources sera initié pour compléter les quelques supports pédagogiques existants, des partenaires culturels, associatifs et des référents de l'île en reo Rurutu y contribueront. "Je souhaite que soient créés des supports spécifiques à Rurutu. Rurutu foisonne de légendes, foissone d'histoires qui sont propres à cette île qu'on va mettre en valeur, transcrire et qu'on va mettre entre les mains de nos enfants à travers l'étayage des enseignants.", explique Jean-Louis Laflaquière, inspecteur de l'Education nationale. "Nous avons plus ou moins commencé à mettre des termes que l'on parle uniquement à Rurutu et qui sont utilisés par la population", ajoute de son côté Voltina Dauphine, académicienne. 

Si la grammaire et la conjugaison sont similaires au reo Maohi, un lexique de reo Rurutu sera créé au fur et à mesure par l'équipe pédagogique et enrichi par les personnes ressources de l'île dont les parents d'élèves. "Les parents et même les personnes âgées vont soutenir car c'est notre langue, ça fait chaud au coeur d'entendre un enfant parler notre langue maternelle", confie Tamahine, une mère de famile. 
 
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