Yves Somaini, traducteur en langue des signes avec qui Polynésie la 1ère travaille depuis plusieurs années pour la retranscription des journaux en langue des signes, a signé pour la première fois le journal en direct lundi 17 avril à 12:00.
Pourquoi cette démarche ?
"C’est une démarche de mission de service public. Le rendez-vous électoral est extrêmement important cette année. Notre souhait a été d’offrir au plus grand nombre la possibilité de suivre dans les meilleures conditions nos entretiens avec les représentants des différentes listes et ainsi permettre de comprendre les propositions des candidats", indique Jean-Philippe Lemée, directeur régional.
A quelle fréquence aura lieu cette traduction en langue des signes en direct ?
"Même si notre objectif est de proposer un journal quotidien en LDS, nous envisageons de réitérer cette opération uniquement sur de grands évènements. En effet les personnes qui peuvent réaliser cette traduction ne sont pas disponibles pour le faire de manière régulière. Mais nous y travaillons", poursuit Jean-Philippe Lemée.
Quel impact dans la communauté des sourds et malentendants ?
D'après Vaea Billy, présidente de l'association Apa e reo nui, la communauté sourde et malentendante de Polynésie est estimée à 3000 personnes.
Depuis 3 années que Polynésie la 1ère leur permet de suivre le flash info en replay, "les sourds ont été touchés de ce qui a été mis en place pour eux, c’est une marque de considération exceptionnelle. Pour l’anecdote : cela a même questionné les intentions de vote de certains de ces citoyens qui avaient enfin accès clairement au discours des candidats", a déclaré l'interprète Yves Somaini.
Motivée par les retours de l'association des sourds et muets de Polynésie, la direction de Polynésie la 1ère a souhaité signer (c'est-à-dire traduire en langue des signes en direct) le débat du 26 avril en français.
Qui est Yves Somani ?
Il pratique le langage des signes depuis son enfance parce que son meilleur ami est malentendant. Plus tard, il se professionnalise et en fait son métier. Il est un interprète non-diplômé qui se spécialise d'abord dans le milieu scolaire puis travaille sur des plateformes d'interprètes dans l'hexagone et passe des niveaux de validation. Depuis 6 ans qu'il est en Polynésie, c'est un emploi à temps plein.