Les douanes NZ peuvent demander le mot de passe de vos appareils électroniques

Les services des douanes néo zélandais sont désormais habilités à demander le mot de passe des appareils électroniques des passagers.
Les douaniers néo-zélandais peuvent désormais légalement demander aux voyageurs le mot de passe de leurs appareils électroniques, selon une nouvelle loi critiquée par l'autorité veillant au respect des libertés individuelles.
En vertu de cette législation sur la "fouille digitale" entrée en vigueur cette semaine, quiconque se refuse à donner ses mots de passe s'expose à une amende de 5.000 dollars néo-zélandais (2.800 euros), ainsi qu'à la saisie et la destruction des appareil visés, qu'il s'agisse de smartphones ou d'ordinateurs.

Le Conseil pour les libertés civiles de Nouvelle-Zélande a dénoncé des pouvoirs "largement excessifs" et disproportionnés accordés aux douaniers.

Thomas Beagle, président du Conseil, anticipe potentiellement de "graves atteintes à la vie privée" dans le fait d'autoriser les agents des douanes à accéder aux informations contenues dans les smartphones, et par conséquent à des données confidentielles comme par exemple les courriels ou informations médicales.

"Nous sommes en train de permettre aux douanes d'accéder à l'intégralité de notre vie numérique dans le but potentiel d'empêcher quelqu'un d'importer un film piraté ou d'échapper aux taxes", a-t-il ironisé.

"La réalité de cette loi est qu'elle donne aux agents des douanes le pouvoir de forcer le déverrouillage d'un smartphone sans justification, et sans recours possible pour son propriétaire", a-t-il ajouté.

Les douanes néo-zélandaises affirment que leurs homologues de nombreux pays ont le pouvoir de demander l'accès aux appareils électroniques. Mais c'est selon eux la première fois que cette capacité est inscrite dans la loi.

Terry Brown, porte-parole des douanes, a expliqué que le changement législatif était nécessaire pour clarifier les pouvoirs des fonctionnaires soupçonnant la commission d'une infraction, qu'il s'agisse de lutte contre l'exploitation des enfants, contre le trafic de drogue ou le terrorisme.

En 2017, les douanes néo-zélandaises ont fouillé 537 appareils électroniques, a indiqué M. Brown, en précisant que l'archipel avait reçu 6,6 millions de visiteurs étrangers.