L'intelligence artificielle pour compter les poissons

Compter et recenser les poissons du lagon grâce à l’intelligence artificielle. C’est le défi que tentent de relever des chercheurs calédoniens qui ont mis au point de nouveaux algorithmes.

Quand l'intelligence artificielle se met au service de la recherche en matière de biodiversité. Une biodibversité calédonienne riche de plus de 2 000 espèces de poissons. Et pour détecter de nouvelles créatures, mesurer leur abondance ou leurs tailles, des scientifiques ont désormais recours à de nouveaux algorithmes développés par leurs soins.

Plus de précision

 

Objectif : se faire remplacer dans l'analyse de données vidéo. "Une station vidéo c'est environ 1 heure de film, donc il faut passer plus d'1 heure à compter les poissons sur cette vidéo, et quand on a 500 stations vidéo pour mesurer la biodiversité, c'est énormément de temps de travail. Ce qu'on a trouvé, c'est cette nouvelle publication. On voit qu'avec les algorithmes classiques, qui s'appellent des apprentissages profonds, le deep learning en intelligence artificielle, il faut un peu plus de 1 000 images par espèce pour atteindre 76% de précision. Donc on ne va pas se tromper pour reconnaître les poissons, dans 76% des cas on est bon, mais il faut 1 000 images. Mais si on a peu d'images, on arrive à 10-20%, on se trompe tout le temps. Et avec ces nouveaux algorithmes, on arrive à 60 % de précision, mais il nous faut que 7 images par espèce de poisson.", explique Laurent Vigliola, chercheur en écologie marine à l'IRD.

Enorme gain de temps

 

A ce stade, un tiers des espèces échappe encore à la détection de ces nouveaux algorithmes. le système est perfectible mais il constitue un énorme gain de temps pour les chercheurs. Jusqu'à parfois les surpasser.

 

"En observant manuellement la vidéo, on a raté ces poissons. Et l'ordinateur les a reconnus. L'algorithme fait mieux que l'observateur", précise Laurent Vigliola. "Là où l'algorithme est très fort, c'est sur les tâches longues, répétitives et assez faciles et où du coup les humains font des erreurs qui sont plutôt dues à de la fatigue, ce genre de choses, plutôt qu'à un manque de capacité ou d'expertise", ajoute Sébastien Billon, chercheur en intelligence artificielle à l'IRD.

Ultime étape, mettre cette technologie au profit de la collectivité, notamment dans le comptage des requins. Des prédateurs très présents aux abords des côtes calédoniennes. Un moyen d'enrichir les données scientifiques pour une meilleure gestion du risque.

 

Regardez le reportage de Nouvelle-Calédonie la 1ère :