Le ta'ere mā'ohi dans l'air du temps

Violon, batterie, trombone ou encore téléphone mobile lumineux, les groupes de chants et danses présents à To'atā samedi soir, pour le festival "Tahiti Ti'a Mai" ont apporté une touche contemporaine à leurs prestations. Un petit clin d'œil qui a plu au public venu nombreux.

La magie a opéré une fois de plus à To'atā samedi, pour la troisième soirée de chants et danses du festival "Tahiti Ti'a Mai".

Au programme, trois groupes de danse (Temaeva, Hanatika et O Tahiti E) et un groupe de chant (E Reo no Papara).

Des professionnels, reconnus dans le monde culturel, qui ont réussi à allier la tradition à la modernité, en intégrant, par exemple, des instruments contemporains à leurs prestations. Une innovation qui a charmé le public venu nombreux pour l'occasion.

Temaeva rend hommage à Coco Hotahota

 

La soirée a démarré avec la troupe de Temaeva menée par Cathy Puchon et son thème "Mā'ohi".

Dans son spectacle, la troupe rappelle l'attachement du peuple mā'ohi à sa terre.

Plusieurs tableux ont ainsi été préparés, tous aussi colorés les uns que les autres et rythmés sur des mélodies écrites, pour la plupart, par Coco Hotahota.

Hanatika met en avant les méfaits du monde virtuel sur la jeunesse

 

Après deux années d'absence, la troupe menée par le couple Simone et Hirohiti Tematahotoa revient sur la scène de To'atā avec son thème "Fāri'i - Accueillir, Recevoir, Accepter et Résilience".

Dans son spectacle plus moderne, Hanatika revient sur les méfaits du monde virtuel. Un fléau qui touche particulièrement la jeunesse et qui les éloigne des valeurs fondamentales de la vie. 

"La Culture doit prospérer" - Hirohiti Tematahotoa

 

Sur scène, les chefs de groupe ont intégré des téléphones portables lumineux pour décrire le quotidien de cette jeunesse en perdition. Selfies, vidéos... des comportements qui amènent à l'individualisme. 

Pour Hanatika, il est temps d'encourager notre jeunesse à revenir vers sa culture. Un message fort qui a conquis le coeur du public.

E Reo no Papara remet au goût du jour de vieilles chansons de Papara

 

Seul groupe de chant de la soirée, E Reo no Papara de Mike Teissier a présenté deux répertoires : un tārava et un 'ūtē paripari.

Pour ce festival, Mike Teissier a choisi de faire un medley de toutes ses compositions depuis ses débuts jusqu'à aujourd'hui. L'artiste a repris aussi quelques chansons des années 50 de Tamari'i Papara. Un mélange qui a agréablement surpris le public.

Pour son 'ūtē paripari, le chef de groupe a intégré des instruments contemporains, tels que le violon, la batterie ou encore la guitare électrique, pour relater l'histoire de Atimaono, l'oubliée des Teva.

O Tahiti E retrace l'histoire de Papeete

 

La soirée s'est terminée par la prestation de la célébre troupe O Tahiti E de Marguerite Lai, primée à plusieurs reprises au Heiva i Tahiti.

Pour le festival, O Tahiti E a revisité son spectacle qui retrace les origines de la capitale Pape'ete. Une oeuvre écrite par Alban Ellacot et Jean-Claude Teriierooiterai, sur le thème "E fenua ora".

À travers les différents tableaux, la troupe met en avant la place mythique "Te tahua Taraho'i", sur laquelle était érigée le marae Tarahoi-i-Papeete. Un lieu qui accueillait jadis, les réunions publiques et religieuses. La reine Pomare IV y avait installé d'ailleurs son palais.  

Durant près d'une heure, les tableaux s'enchainent sur des notes colorées et rythmées. Près de 170 artistes ont clôturé en beauté cette troisième soirée de chants et danses du festival Tahiti Ti'a Mai.

Jeudi soir, d'autres groupes se produiront sur la scène de To'atā : Tamari'i Teahupo'o et Tiare Tarona en chant, et Tahina no Uturoa et Toakura en danse.