Nacra : Billy Besson et Marie Riou terminent 6ème

Billy Besson et Marie Riou terminent à la 6ème place du NACRA 17 aux JO de Rio
Le Polynésien Billy Besson et sa compatriote, Marie Riou, terminent 6e de la finale de Nacra 17 à Rio. Pas de médaille donc pour le seul Polynésien inscrit aux JO. Souffrant d'une hernie discale, le navigateur était pourtant l'un des favoris pour la médaille d'or.
Presque incapable de marcher en raison d'un dos cabossé et conduit chaque matin en chaise roulante sur le site des compétitions de voile, Billy Besson, blessé à trois semaines des Jeux, était pourtant encore en course pour une médaille olympique mardi à Rio. Le duo Besson/ Riou termine finalement à la 6ème place. Une belle place au vu des conditions de course pour le Polynésien.

"Il faut imaginer des coups de poignard dans le dos", a confié le Tahitien en parlant des douleurs le terrassant et l'obligeant à rester allongé, en dehors des régates sur Nacra, un catamaran très exigeant sur le plan physique. Pour endurer les deux ou trois heures quotidiennes à souffrir sur le trampoline à chaque virement, pour se mettre au trapèze (rappel suspendu en dehors du bateau) et pour se plier en deux pour glisser la tête sous la baume, le Polynésien a dû prendre des anti-inflammatoires et subir au moins une infiltration avant les Jeux.


Une blessure qui tombe mal


Tout a commencé à Quiberon (Morbihan), deux semaines avant le départ pour Rio, où les quadruples champions du monde sont alors promis à l'or. Malheureusement, pendant un entraînement, le catamaran enfourne, c'est à dire pique la tête la première dans l'eau. Le choc est violent. Le verdict des médecins est sans appel pour Billy Besson : ils lui diagnostiquent une hernie discale.          

C'est le branle-bas de combat à la Fédération française de voile (FFV), avec l'aide du Comité national olympique (CNOSF). Le départ de Besson pour Rio de Janeiro est avancé d'une journée. L'athlète prend l'avion en "business class" pour bénéficier d'une position allongée et le médecin de la FFV, Olivier Castagna, le prend en charge, aidé par celui du CNOSF. La situation est tendue. Guillaume Chiellino, directeur de l'équipe de France, assure néanmoins à l'AFP, à cinq jours des premières courses, que "Billy ne sera pas forfait et participera même s'il n'est pas à 100%".            


Débuts catastrophiques


Les débuts de Besson aux côtés de Marie Riou sont catastrophiques, avec une 7e place puis une 19e, très loin des attentes. Au soir du premier jour, beaucoup pensent que le duo ferait peut-être mieux d'abréger les souffrances. L'idée d'un abandon lui a-t-elle traversé l'esprit ? "Non, ce n'est pas possible", rétorque le marin, né de parents métropolitains sur un bateau à Tahiti.
             
Installé avec le reste de l'équipe de France dans un hôtel à dix minutes de la marina, Billy est transporté chaque matin en voiture, puis parcourt dans un fauteuil roulant les quelques centaines de mètres jusqu'au parc à bateaux et s'allonge sur le flanc, sur une couverture, à l'ombre d'un arbre. Pendant ce temps, sa coéquipière Marie Riou prépare le bateau. "On ne lâchera rien jusqu'au bout", confie la Brestoise qui n'a pas consenti tous ces sacrifices depuis quatre ans pour s'arrêter là.

Du courage

             
"On est vraiment impressionné par ce que Billy est capable de faire dans ces conditions", confie l'Allemande Carolina Werner, 13e au classement général des Nacra avec son partenaire Paul Kohlhoff. "Quand on l'a vu arriver le premier jour en chaise roulante, on se demandait comment il allait pouvoir naviguer sur cette mer formée et avec les vents forts qu'il y avait", ajoute la jeune femme, éliminée de la course à la médaille qui réunit les dix premiers équipages.

Malgré ce courage, le Polynésien et sa coéquipière n'arriveront pas à rattraper leur retard. La médaille d'or leur échappe, les quadruples champions du monde et grands favoris de ces JO terminent sixièmes au classement général en Nacra 17 mixte à l'issue de la régate finale. Une très belle place au vu des conditions de navigation pour le duo.

Les Argentins Cecilia Carranza et Santiago Lange décrochent l'or, devant les tandems australien Jason Waterhouse/Lisa Darmanin et autrichien Thomas Zajac/Tanja Frank. Lange, 54 ans et qui disputait ses 6e JO, est devenu l'un des médaillés olympiques les plus âgés en voile.